Plantes biologiques cultivées en pots et amendées de biochar: effet sur la croissance et la colonisation des racines par Pythium.

Citation

Gravel, V., Dorais, M., et Ménard, C. (2013). « Plantes biologiques cultivées en pots et amendées de biochar: effet sur la croissance et la colonisation des racines par Pythium. », Canadian Journal of Plant Science, 93(6), p. 1217-1227. doi : 10.4141/CJPS2013-315

Résumé

Bien que les bénéfices en agriculture liés à l'utilisation du charbon soient connus depuis longtemps, le biochar est peu utilisé en agriculture. Nous avons donc émis l'hypothèse que l'ajout de biochar à un milieu de culture biologique accroît la croissance des plantes sans promouvoir les agents pathogènes du sol tel que Pythium ultimum. Ainsi, la croissance du poivron, laitue, basilic, géranium et coriandre cultivés dans un substrat biologique à base de tourbe amendé (1:1 vol:vol) ou non avec du biochar a été comparée. L'effet du biochar sur la colonisation des racines par Pythium ultimum a également été évalué. L'incorporation du biochar n'a eu aucun effet sur la croissance du poivron et du géranium. Par contre, sur une base de poids sec, la croissance de la partie aérienne des plantes de coriandre était 45% plus importante dans le substrat contenant du biochar tandis qu'une réduction de 44% a été observée chez la laitue. Cet impact négatif sur la croissance n'a toutefois pas été relié à un effet de phytotoxicité puisque la germination des graines n'a pas été affectée par l'extrait aqueux de biochar. Chez les plantes inoculées avec P. ultimum, la colonisation des racines par l'agent pathogène était plus importante dans le substrat contenant du biochar, à l'exception de la coriandre. Toutefois, bien que le biochar ait semblé favoriser le développement de P. ultimum tel que démontré par un plus fort taux de colonisation, aucun dommage visible n'a été observé au niveau du système racinaire ou du développement général des plantes. La respiration du substrat était moins importante en présence de biochar, ce qui pourrait être relié à ses propriétés spécifiques au niveau des gaz à effet de serre plutôt qu’à une réduction de l'activité biologique. En conclusion, le remplacement d'une proportion importante de sol biologique par du biochar peut être bénéfique pour la croissance des plantes et la réduction des émissions de CO2, mais offre un milieu favorable pour le développement de Pythium ultimum.

Date de publication

2013-11-01