Phytoextraction de l'azote et du phosphore par des plantes cultivées dans un chernozem brun foncé abondamment fertilisé avec du fumier dans des conditions contrastantes d'humidité du sol

© Taylor & Francis Group, SARL, 2018. La phytoextraction des éléments nutritifs en excès par les plantes dans des sols ayant de longs antécédents d'épandage de fumier peut être une solution viable pour réduire les quantités d’éléments nutritifs dans ces sols. Notre étude en serre visait à déterminer l'efficacité de six cycles de croissance (40 jours chacun) de l'orge, du canola, du maïs, de l'avoine, du pois, du soja et du triticale à extraire l'azote (N) et le phosphore (P) d’un chernozem brun foncé qui avait reçu 180 mg ha-1 (poids humide) de fumier de bovins de boucherie de parc d’engraissement, chaque année pendant 38 ans. Au cours de l'étude, la teneur en eau a été maintenue à 100 % ou à 50 % de la capacité du sol (CS). Les cultures répétées ont entraîné une diminution globale du rendement en matière sèche (RMS). C’est avec les céréales que la diminution de l'absorption d'azote et de phosphore par rapport au cycle 1 a été la plus rapide, et avec les légumineuses qu’elle a été la moins prononcée. Toutefois, les valeurs cumulatives d'absorption d'azote étaient significativement plus élevées pour le maïs que pour les autres cultures sous les deux régimes d'humidité. La réduction de l'azote dans le sol a été plus importante sous le seuil de 100 % que sous le seuil de 50 % de la CS. Nos résultats montrent que les cultures répétées peuvent s’avérer utiles pour réduire les concentrations d'azote et de phosphore dans un sol très riche en fumier. L'ampleur de la réduction sera plus grande pour les cultures produisant une grande biomasse lorsque l'apport d'humidité est suffisant.