Phylogénie des sous-familles des Ichneumonidae (Hyménoptères).

Citation

Bennett, A. M. R., Cardinal, S., Gauld, I. D. and Wahl, D. B. 2019. Phylogeny of the subfamilies of Ichneumonidae (Hymenoptera). Journal of Hymenoptera Research, 71: 1-156. doi: 10.3897/jhr.71.32375

Résumé en langage clair

Nous avons examiné les relations de parenté existant entre les principaux groupes (sous-familles) d’une famille de guêpes (Ichneumonidae). Nous avons utilisé des caractères structuraux (morphologie) et des séquences moléculaires (ADN) afin de construire un arbre de relations pour les 42 sous-familles d’Ichneumonidae. Trois principaux groupes de sous-familles ont été trouvés, comme l’avaient laissé entendre des études antérieures. L’arbre des relations peut nous aider à comprendre l’évolution de ce groupe de guêpes bénéfiques qui sont utiles comme agents de lutte biologique contre les ravageurs agricoles et forestiers. L’arbre nous aidera également à prédire les types d’insectes que des groupes particuliers d’ichneumonidés peuvent attaquer si leur hôte est inconnu. Ces données pourront être utiles dans de futurs programmes de lutte biologique.

Résumé

Nous avons réalisé une analyse combinée de morphologie et de phylogénétique moléculaire pour évaluer les relations de parenté entre les sous-familles de guêpes parasitoïdes de la famille des Ichneumonidae (Hyménoptères). Les données ont été obtenues en codant 135 caractères morphologiques et 6 caractères biologiques pour 131 espèces exemplaires d’ichneumonidés et 3 espèces de Braconidae (ces derniers formant des exogroupes). Les espèces d’ichneumonidés représentent les 42 sous-familles actuellement reconnues. De plus, nous avons obtenu les donnnées du séquençage moléculaire (code-barres ADN de la région de la cytochrome oxydase I, région D2 de l’ADNr 28S et une partie de la copie F2 du facteur d’élongation 1-alpha) de spécimens de la même espèce dont la morphologie avait été codée (1309 paires de bases en tout). Les données ont été analysées à l’aide d’analyses de parcimonie et bayésiennes. L’analyse de parcimonie, qui a utilisé toutes les données précédemment recueillies, a reconnu des groupements de sous-familles informelles (Pimpliformes, Ophioniformes, Ichneumoniformes), même si les relations de parenté entre ces trois groupes différaient des études précédentes et que certaines des relations entre les sous-familles de ces groupes n’avaient pas été suggérées auparavant. Plus précisément, les Ophioniformes étaient le groupe-soeur des Ichneumoniformes + Pimplformes, et les Labeninae étaient placés près des Ichneumoniformes, et non comme groupe-soeur de tous les Ichneumonidae, à l’exception des Xoridinae. L’analyse de parcimonie utilisant uniquement les caractères morphologiques était mal résolue et n’a permis de retrouver aucun des trois groupements informels de sous-famille, et très peu de relations étaient semblables à celles obtenues avec l’analyse de parcimonie avec toutes les données. L’analyse de parcimonie uniquement moléculaire et les deux analyses bayésiennes (toutes les données et les données moléculaires seulement) ont permis de reconnaître les Pimpliformes, un groupement restreint d’Ichneumoniformes et de nombreux groupements de sous-familles dans l’analyse de parcimonie de toutes les données. Nous présentons une comparaison et une analyse des résultats obtenus par chacune des méthodes phylogénétiques et des différents ensembles de données. Nous en concluons que les caractères moléculaires ont donné des résultats relativement cohérents avec les concepts classiques non phylogénétiques des relations entre les sous-familles des ichneumonidés, alors que les caractères morphologiques n'ont pas permis (du moins pas à eux seuls) d'obtenir de tels résultats. Lanalyse de parcimonie avec les caractères moléculaires et morphologiques a permis d’obtenir la topologie qui se rapproche le plus des relations classiques de sous-famille. La méthode d’analyse n’a pas beaucoup influé sur la topologie globale pour l'analyses des données moléculaires seulement, mais il y avait des différences entre les résultats des analyses bayésiennes et de parcimonie lors de l'analyse des données totales (particulièrement près de la racine de l’arbre). Contrairement à l’analyse de parcimonie, les résultats de l'analyse bayésienne ne semblent pas beaucoup modifiés par l’inclusion des caractères morphologiques. En résumé, les groupes suivants ont été appuyés dans de multiples analyses, quels que soient les caractères utilisés ou la méthode phylogénétique : Pimpliformes, Ophioniformes supérieurs, Pimpliformes supérieurs (Claseinae + Pedunculinae), (Banchinae + Stilbopinae), Campopleginae, Cremastinae, Diplazontinae, Ichneumoninae (y compris Alomya), Labeninae, Ophioninae, Poemeniinae, Rhyssinae et Tersilochinae sensu stricto. À l’inverse, les Ctenopelmatinae et les Tryphoninae n’ont jamais été récupérés sans l’inclusion d’autres taxons. En nous fondant sur l’hypothèse des relations obtenues par l’analyse de parcimonie de toutes les données, nous proposons les changements taxinomiques formels suivants : Alomyinae Förster (= Alomya Panzer et Megalomya Uchida) est encore une fois synonymisé avec les Ichneumoninae et est maintenant considéré comme une tribu (Alomyini rev. stat .); et Notostilbops Townes est transféré des Stilbopinae aux Banchinae, tribu des Atrophini.

Date de publication

2019-08-30

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