Phosphore résiduel après 45 ans de systèmes de culture constante et de fertilisation en comparaison des sols indigènes

Citation

Zhang, T.Q., Zheng, Z.M., Drury, C.F., Hu, Q.C., Tan, C.S. (2020). Legacy Phosphorus After 45 Years With Consistent Cropping Systems and Fertilization Compared to Native Soils. Frontiers in Earth Science, [online] 8 http://dx.doi.org/10.3389/feart.2020.00183

Résumé en langage clair

Le phosphore (P) est un élément nutritif essentiel à la croissance des plantes et est présent dans les sols sous forme organique (Po) ou inorganique (Pi), chaque forme ayant des propriétés biogéochimiques spécifiques, notamment en ce qui concerne la disponibilité pour les plantes et le risque de pertes vers les ressources en eau. La teneur globale en P dans le sol est fortement influencée par les pratiques agricoles et tend à augmenter avec le temps. Cette étude à long terme de Zhang et al. a été menée pour évaluer la teneur en P dans les sols agricoles et indigènes. Les sols ont été classés comme des loams argileux Brookston, et la teneur en P a été évaluée en termes de biodisponibilité du P, de transformations du P et de risque de pertes vers les ressources en eau. Les pratiques agricoles évaluées dans le cadre de cette étude sur 45 ans comprenaient la culture constante (maïs en continu [MC], maïs-avoine-luzerne-luzerne en rotation [MR] et gazon de pâturin en continu [PC]), avec et sans fertilisation phosphorée, et nous avons comparé ces pratiques au sol indigène de la forêt adjacente. Les résultats ont montré que par rapport au sol indigène, la culture constante sans fertilisation phosphorée réduisait de manière significative toutes les fractions de P, sauf le Po extractible à l’eau, la plus forte réduction étant celle du Pi labile (eau-Pi + NaHCO3-Pi) et du Po modérément labile. De plus, la culture constante avec fertilisation a eu pour effet de retenir des quantités comparables de P total dans le sol des cultures de MC et de MR, mais de l’augmenter dans le sol de la culture de PC par rapport au sol indigène. L’augmentation du P total dans le traitement de PC a été attribuée aux résidus de pâturin qui augmentent le P total et le Po total. Cette étude a révélé que les pratiques culturales à long terme augmentent considérablement le taux de minéralisation du Po, sans égard à la fertilisation. De plus, le NaOH-Pi et le NaOH-Po ont joué un rôle important en tant que puits de P résiduel dans le sol. Enfin, l’accumulation de P dans les champs de pâturin est préoccupante quant au risque de pollution par le P des eaux douces adjacentes. Cette étude est importante pour combler les lacunes dans les connaissances sur la teneur en P dans les agroécosystèmes par rapport aux conditions indigènes, et pour établir les bases théoriques de l’utilisation agronomique du P résiduel du sol et de l’atténuation des pertes de P du sol.

Résumé

Droits d’auteur © 2020; Zhang, Zheng, Drury, Hu et Tan. Les pratiques agricoles influent sur la teneur en phosphore (P) résiduel dans les sols et, par conséquent, sur la biodisponibilité du P et le risque de pertes de P vers les ressources en eau. Les études antérieures ont principalement évalué la teneur en P dans les agroécosystèmes, et ces résultats ont rarement été comparés aux conditions indigènes. Nous avons évalué les effets d’une culture constante (maïs en continu [MC], maïs-avoine-luzerne-luzerne en rotation [MR] et gazon de pâturin en continu [PC]) à long terme (45 ans) avec et sans fertilisation phosphorée sur la concentration des fractions de P de biodisponibilités différentes dans un loam argileux Brookston, par rapport à un sol indigène de la forêt adjacente. Nous avons séparé le P du sol en diverses fractions de P inorganique (Pi) et de P organique (Po) au moyen d’une méthode de fractionnement séquentiel modifiée. Dans le sol indigène, la fraction de phosphore dominante était le Po modérément labile (NaOH-Po), à 44 %, suivi du Pi modérément stable (HCl-P), à 26 %. Comparativement au sol indigène, la culture constante sans fertilisation phosphorée a significativement réduit toutes les fractions de P, sauf le Po extractible à l’eau, la plus forte réduction sur 45 ans étant celle du Pi labile (eau-Pi + NaHCO3-Pi) et du Po modérément labile, soit 65 et 73 mg kg– 1, respectivement. La culture constante avec fertilisation a eu pour effet de retenir une quantité comparable de P total dans le sol des cultures de MC et de MR, mais de l’augmenter dans le sol de la culture de PC, par rapport au sol indigène. En moyenne dans tous les systèmes de culture, le Pi labile, le NaOH-Pi et le HCl-P ont augmenté de 129, 74 et 20 mg kg–1, respectivement, tandis que le Po labile et le Po modérément labile ont diminué de 8 et 60 mg kg–1, respectivement, par rapport au sol indigène. Cette étude indique que la culture à long terme a augmenté de manière significative le taux de minéralisation du Po modérément labile, sans égard à la fertilisation. Les augmentations du P total et du Po dans les parcelles de PC fertilisées semblent indiquer que l’accumulation à long terme de P dans les champs de pâturin est préoccupante en ce qui concerne la possible contamination par le P des eaux de surface.

Date de publication

2020-06-23