Persistance des effets de l’alimentation sur le microbiote de Drosophila suzukii (Diptera: Drosophilidae)

Citation

Jiménez-Padilla, Y., Esan, E.O., Floate, K.D., Sinclair, B.J. (2020). Persistence of diet effects on the microbiota of Drosophila suzukii (Diptera: Drosophilidae). The Canadian Entomologist, [online] 152(4), 516-531. http://dx.doi.org/10.4039/tce.2020.37

Résumé en langage clair

Les intestins des insectes contiennent des communautés de microorganismes (le microbiome intestinal) qui aident leur hôte à digérer les aliments. Dans la présente étude, nous avons examiné les changements dans le microbiome intestinal de la drosophile à ailes tachetées lorsqu’elle a été élevée pendant 3 générations avec une ration contenant du bleuet, de la framboise ou de la fraise, puis élevée pendant une 4e génération avec une ration à base de banane. Le microbiome intestinal était dominé par des espèces de protéobactéries (en particulier des acétobactéries) et des champignons ascomycota. Nous n’avons pas détecté de changement dans la diversité des espèces de ces bactéries et champignons chez les mouches élevées pendant 1 génération avec les différents régimes alimentaires. Nous avons détecté un changement chez les mouches élevées pendant 2 et 3 générations avec ces régimes alimentaires. Ces changements persistent pendant au moins 1 génération après que les mouches aient été élevées avec la ration à base de banane. Ces résultats montrent que le microbiome intestinal s’adapte aux changements de régime alimentaire, ce qui favorise probablement la survie de l’hôte et pourrait expliquer pourquoi la drosophile à ailes tachetées est devenue un ravageur sur tant de types de fruits.

Résumé

© 2020 Entomologiste canadien. Tous droits réservés. Le microbiote commensal des insectes est constitué de procaryotes et d’eucaryotes. Nous avons exploré l’effet du régime alimentaire et la persistance du microbiote intestinal d’une génération à l’autre chez Drosophila suzukii (Matsumura) (Diptera: Drosophilidae). Nous avons transféré des sous-ensembles d’une même population de D. suzukii à différents régimes alimentaires à base de fruits (myrtille (Vaccinium linnaeus; Ericacées), framboise (Rubus linnaeus; Rosaceae) et fraise (Fragaria × ananassa Duchesne; Rosaceae)) pendant trois générations, puis les a ramenés à un régime commun à base de banane. Nous avons utilisé le séquençage de l’ADNr 16S (bactéries) et ITS (espaceur transcrit interne; champignons) de mouches femelles exemptes d’endosymbiotes pour identifier le microbiote. Nous avons identifié 2700 unités taxonomiques opérationnelles (UTO) bactériennes et 350 fongiques; il n’y avait pas de corrélation entre le nombre d’UTO bactériennes et fongiques dans un échantillon. Les communautés bactériennes étaient dominées par les protéobactéries (surtout les acétobactéries); Les ascomycètes dominaient les communautés fongiques. La diversité des espèces de bactéries et de champignons différait selon le régime alimentaire, mais il n’y avait pas de différence au niveau de l’espèce lorsque ces D. suzukii étaient retournés à un régime témoin. Une analyse des coordonnées principales n’a révélé aucune différence dans les communautés bactériennes ou fongiques de la première génération des rations à base de fruits, mais que les communautés ont divergé au cours des deux générations suivantes; aucune des communautés fongiques et bactériennes n’a convergé après une génération sur les aliments témoins. Nous en concluons que le régime alimentaire modifie le microbiote du D. suzukii et que ces changements persistent pendant plus d’une génération.

Date de publication

2020-01-01

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