Pâturage de diverses combinaisons de légumineuses tanniques et non tanniques : Incidences sur le rendement des bovins de boucherie et sur l’environnement

Citation

Lagrange, S., Beauchemin, K.A., MacAdam, J., Villalba, J.J. (2020). Grazing diverse combinations of tanniferous and non-tanniferous legumes: Implications for beef cattle performance and environmental impact. Science of the Total Environment, [online] 746 http://dx.doi.org/10.1016/j.scitotenv.2020.140788

Résumé en langage clair

Nous avons vérifié l’effet de combinaisons de plus en plus diversifiées de légumineuses contenant des tanins (lotier corniculé, sainfoin) et de luzerne sur le rendement des bovins, les émissions de méthane (CH4) et le bilan azoté. Des paires de génisses ont brouté des parcelles de monocultures répétées (lotier corniculé, sainfoin, luzerne) et toutes les combinaisons possibles de 2 et 3 plantes pendant 2 années consécutives. Nous avons constaté que, comparativement aux monocultures, la combinaison de légumineuses tanniques et de luzerne améliorait le rendement des animaux et réduisait les répercussions environnementales, résultant en une approche plus durable de la production de bœuf.

Résumé

© 2020 Elsevier B.V. Nous avons vérifié l’effet de combinaisons de plus en plus diversifiées de légumineuses tanniques (lotier corniculé-sainfoin) et de luzerne sur le rendement des bovins, les émissions de méthane et le bilan azoté. Des paires de génisses (401 ± 49,6 kg) ont brouté trois répétitions spatiales de 7 traitements (n = 3/traitement) : monocultures (lotier corniculé, sainfoin, luzerne) et toutes les combinaison possibles de 2 et 3 éléments parmi des parcelles de ces légumineuses dans un plan expérimental complètement aléatoire de deux périodes de 15 jours pendant 2 années consécutives. Durant la première année, le gain quotidien moyen (GQM) des génisses qui avaient brouté les légumineuses tanniques (1,05 kg/jour) était 40 % plus élevé (p < 0,10) que celui des génisses qui avaient brouté de la luzerne (0,74 kg/jour). Chez les génisses qui ont brouté les trois plantes, la prise alimentaire (10,4 vs 7,8 kg/j; p = 0,064) et le GMQ (1,21 vs 0,95 kg/j, p = 0,054) étaient plus élevés que chez celles qui avaient brouté les monocultures, ce qui laisse supposer une synergie nutritionnelle entre les légumineuses. Les émissions moyennes de CH4 pour les monocultures de légumineuses par rapport aux combinaisons de 2 et 3 plantes étaient de 222 contre 202 et 162 g/kg de poids corporel (p > 0,10), respectivement. Chez les génisses qui ont brouté du sainfoin et du lotier corniculé, comparativement à celles qui ont brouté de la luzerne, la concentration d’azote uréique du sang était plus faible (14,3 et 16,8 vs 20,8 mg/dL; p < 0,05) tout comme la concentration urinaire d’azote (3,7 et 3,5 vs 6,0 g/L; p < 0,05), mais la concentration d’azote fécal était plus élevée (34,5 et 35,5 vs 30,5 g/kg, respectivement; p < 0,05). La combinaison des deux légumineuses tanniques (sainfoin et lotier corniculé) a entraîné les plus fortes baisses de la concentration d’azote urinaire (2,24 g/L) et d’azote uréique (1,71 g/L), ce qui laisse supposer que différents types de tanins dans différentes légumineuses entraînent des effets associatifs qui améliorent l'économie d'azote. De plus, les génisses qui avaient brouté les trois plantes avaient moins d’azote dans l’urine (40,7 vs 50,6 %; p = 0,037) et retenaient plus d’azote (36,1 vs 25,2 %, p = 0,046) que celles qui avaient brouté les monocultures. En résumé, la combinaison de légumineuses tanniques avec de la luzerne a amélioré le rendement des animaux et réduit les répercussions environnementales par rapport aux monocultures, résultant en une approche plus durable de la production de bœuf dans les systèmes de finition au pâturage.

Date de publication

2020-12-01

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