Modèles de degrés-jours pour prédire l’émergence et la ponte du charançon de la carotte (Coleoptera : Curculionidae) en Nouvelle-Écosse, au Canada

Une lutte antiparasitaire efficace demande de connaître non seulement quel ravageur cause des pertes économiques, mais également quand ce ravageur est présent dans la culture. La surveillance d’insectes ravageurs peut prendre beaucoup de temps et s’avérer coûteuse, selon le type de piège et d’appât requis. Le développement des insectes est fortement contrôlé par la température, ce qui offre la possibilité de déterminer le meilleur moment pour aller dans le champ commencer leur surveillance, et ainsi de réduire l’investissement de temps et de matériel pendant les périodes où l’insecte n’est pas présent. Le charançon de la carotte ravage les champs de carotte partout en Amérique du Nord. Au Canada, il est présent en Nouvelle-Écosse, en Ontario et au Québec et cause de 30 à 60 % de pertes selon l’année. Les insectes adultes passent l’hiver aux abords des champs de carotte ou dans ceux-ci, et commencent à se déplacer au printemps à la recherche d’hôtes sur lesquels s’alimenter et pondre leurs œufs. La lutte contre le charançon de la carotte consiste actuellement à appliquer un pesticide lorsque 5 charançons en tout sont capturés dans des pièges installés dans le champ. Dans cette étude, nous avons surveillé le charançon de la carotte dans 15 champs du comté de Cumberland de 2014 à 2016 inclusivement. Nous avons ensuite élaboré un modèle qui permet de prédire, sur la base des unités thermiques cumulées (calculées à partir des températures journalières dépassant un certain seuil) la date où 10, 50 et 90 % de la population adulte aura émergé. Les producteurs qui veulent contrôler le charançon de la carotte peuvent utiliser ce modèle pour connaître la date où la plupart des adultes seront présents dans le champ, et ainsi mieux planifier l’application du pesticide de manière à éviter une seconde pulvérisation.