Maturation in vivo et in vitro d'ovocytes prélevés chez des femelles hyperstimulées de bison des bois (Bison bison athabascae) pendant les saisons anovulatoire et ovulatoire

Citation

Cervantes, M.P., Palomino, J.M., Anzar, M., Mapletoft, R.J., Adams, G.P. (2016). In vivo and in vitro maturation of oocytes collected from superstimulated wood bison (Bison bison athabascae) during the anovulatory and ovulatory seasons. Animal Reproduction Science, [online] 173 87-96. http://dx.doi.org/10.1016/j.anireprosci.2016.09.001

Résumé en langage clair

La population du bison des bois du parc national Wood Buffalo, en Alberta (Canada) est considérée comme menacée à cause de deux maladies endémiques, la brucellose et la tuberculose. Il faudra des efforts sérieux pour conserver la diversité génétique du bison des bois. Cette étude portait sur la maturation, en laboratoire et chez l’animal, des ovocytes du bison des bois durant la saison de reproduction et en dehors de celle-ci. Les bisons femelles ont reçu des traitements hormonaux afin de produire plusieurs ovocytes pendant la saison de production et en dehors de celle-ci. Dans un des groupes de bisons, les ovocytes sont parvenus à maturité dans les ovaires des femelles (in vivo), alors que dans l’autre groupe, les ovocytes ont été aspirés et placés en conditions de maturation en laboratoire (in vitro). Les deux groupes d’ovocytes ont eu droit à une période de maturation d’au moins 24 h. Après 24 h, un plus grand nombre d’ovocytes avaient atteint la maturité in vitro qu’in vivo (60 à 70 % vs 25 à 27 %). In vivo, il a fallu 30 h aux ovocytes pour atteindre la maturité. La saison n’a pas eu d’effet dur la capacité de maturation des ovocytes. On peut conclure que les ovocytes du bison des bois peuvent être prélevés tout au long de l’année et placés en conditions de maturation en laboratoire pour la production d’embryons in vitro.

Résumé

Nous avons mené des expériences pour comparer les caractéristiques de maturation in vivo et in vitro des complexes ovocytes-cumulus (COC) prélevés chez des bisons des bois vivants. Dans l’expérience 1 (saison anovulatoire), au jour -1, nous avons procédé à l’ablation folliculaire pour synchroniser l’émergence de la vague folliculaire. De la FSH a été administrée aux jours 0 et 2, après quoi les bisons ont été répartis en 5 groupes (n = 5/groupe). Les COC ont été prélevés par aspiration folliculaire transvaginale au jour 4 et ont été soit fixés immédiatement sans maturation (témoin), soit laissés à maturer in vitro 24 h ou 30 h, soit prélevés au jour 5 après une maturation in vivo de 24 h ou de 30 h (c.-à-d. après un traitement à la hCG). Dans l’expérience 2 (saison ovulatoire), les bisons ont été traités comme il est indiqué ci-dessus pour l’expérience 1, mais ils ont reçu, aux jours -9 et 3, du cloproténol (PGF2α) pour contrôler la phase lutéale. Dans les deux expériences, l’expansion des cellules du cumulus était plus importante après la maturation in vivo qu’après la maturation in vitro, et le pourcentage de COC ayant atteint la pleine expansion était plus élevé dans les groupes qui avaient passé 30 h de maturation in vivo. La maturation nucléaire est survenue plus rapidement in vitro; 60 à 70 % des ovocytes avaient atteint le stade MII après 24 h de maturation in vitro, alors que seulement 25 à 27 % avaient atteint ce stade après 24 h de maturation in vivo. En conclusion, la maturation nucléaire s’est faite plus rapidement in vitro qu’in vivo, mais elle était associée à une expansion moindre des cellules du cumulus. Après le traitement à la hCG, la maturation in vivo des ovocytes était plus complète après 30 h qu’après 24 h. La saison n’a pas influé sur la capacité de maturation des ovocytes du bison des bois.

Date de publication

2016-10-01

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