Lutte contre Trogoderma granarium (Coleoptera : Dermestidae) à l’aide de températures élevées

Citation

Wilches, D.M., Laird, R.A., Floate, K.D., Fields, P.G. (2019). Control of Trogoderma granarium (Coleoptera: Dermestidae) Using High Temperatures. Journal of Economic Entomology, [online] 112(2), 963-968. http://dx.doi.org/10.1093/jee/toy379

Résumé en langage clair

Le trogoderme est l’un des ravageurs des grains stockés les plus nuisibles au monde. Il n’est pas présent au Canada, mais s’il est introduit, il aura un impact économique négatif sur l’industrie céréalière canadienne. La fumigation avec du bromure de méthyle était la principale méthode de lutte contre le trogoderme, mais ce produit est en train d’être retiré du marché. Nous avons évalué l’utilisation de températures élevées en tant qu’autre méthode de lutte. Nous avons d’abord exposé à 45 °C des trogodermes de différentes étapes du cycle vital (œufs, larves, pupes et adultes). Selon nos résultats, l’étape la plus tolérante à la chaleur est celle des larves en diapause (état de dormance où elles ne s’alimentent pas et ne se déplacent pas activement), pour laquelle 50 % des individus exposés sont morts après 41 à 122 heures. Nous avons ensuite testé la mortalité de larves en diapause à des températures allant de 45 à 60 °C. À 60 °C, 99 % de la population est morte après une heure d’exposition. D’après nos résultats, une exposition à 60 °C pendant 2 heures devrait tuer tous les trogodermes qui pourraient infester un produit donné.

Résumé

© Droit d’auteur de la Couronne, 2018. Le trogoderme (Trogoderma granarium Everts) est l’un des plus importants insectes ravageurs des grains stockés au monde. Commun en Afrique et en Asie, il s’agit d’un insecte de quarantaine à peu près partout ailleurs dans le monde, où le bromure de méthyle a été utilisé par le passé pour lutter contre ce ravageur. Cependant, ce fumigant appauvrissant la couche d’ozone est maintenant fortement limité, et d’autres méthodes de lutte antiparasitaire sont nécessaires. Dans le cadre d’un processus en deux étapes, nous avons examiné l’exposition à des températures élevées comme une de ces méthodes de lutte antiparasitaire. Premièrement, nous avons maintenu des individus de différentes étapes du cycle vital à 45 °C pendant différentes périodes afin de calculer les valeurs de TL 50 (durée pour obtenir 50 % de mortalité). Par ordre décroissant, les étapes du cycle vital les plus tolérantes à une chaleur de 45 °C étaient les suivantes : larves en diapause (TL 50 = 41-122 h) > larves non diapausantes (TL 50 = 47 h) > adultes (TL 50 = 33 h) > pupes (TL 50 = 25 h) > œufs (TL 50 = 10 h). Deuxièmement, les larves en diapause (étape la plus tolérante à la chaleur) ont été maintenues à 45, 50, 55 et 60 °C pendant différentes périodes pour calculer le TL 50, le TL 95, le LT 99 et le probit 9 (mortalité de 99,9968 %). Les valeurs estimées du TL 99 pour les larves en diapause étaient de 288 h à 45 °C, 6 h à 50 °C, 1,1 h à 55 °C et 1 h à 60 °C. Selon ces résultats, une exposition de 2 h à 60 °C est recommandée pour lutter contre T. granarium à l’aide de températures élevées. Pour satisfaire aux exigences de lutte contre les organismes de quarantaine, on recommande une exposition de 2 à 12 h à une température de 50 à 60 °C pour causer une mortalité équivalant au probit 9, mais des expériences supplémentaires sont nécessaires pour obtenir une meilleure estimation du probit 9.