Lutte contre l’éleusine d’Inde (Eleusine indica) résistante à la dinitroaniline dans le gazon

Citation

Breeden, S.M., Brosnan, J.T., Breeden, G.K., Vargas, J.J., Eichberger, G., Tresch, S., Laforest, M. (2017). Controlling Dinitroaniline-Resistant Goosegrass (Eleusine indica) in Turfgrass, 31(6), 883-889. http://dx.doi.org/10.1017/wet.2017.57

Résumé en langage clair

Les herbicides à base de prodiamine et dinitroaniline sont utilisés pour contrôler l’éleusine d’inde dans le gazon. Des plants d’éleusine d’inde soupçonnés de résistance aux herbicides ont été cueillit sur des terrains de golf à Maryville, Tennessee. La cause génétique de la résistance a été identifiée. Aussi, il a été démontré que la mauvaise herbe peut être contrôlée avec de la topramezone. La connaissance du mécanisme nous permet de créer un test génétique permettant le diagnostic rapide des cas similaire de résistance de l’éleusine d’inde. Ce test apporte une confirmation hâtive de la résistance et informe le producteur pour qu’il puisse prendre la meilleure décision dans sa pratique culturale.

Résumé

© Weed Science Society of America, 2017. Le prodiamine est un herbicide à base de dinitroaniline homologué pour la lutte contre l’éleusine d’Inde dans le gazon au cours des saisons chaude et froide. En 2013, à la suite d’un traitement au prodiamine à 1 120 g m.a./ha-1, il a été signalé que la répression de l’éleusine d’Inde était médiocre (< 20 %) dans le cas de plusieurs roughs de terrain de golf à Maryville, au Tennessee. Nous avons récolté des phénotypes de l’éleusine d’Inde présumés résistants au prodiamine (RP) et sensibles au prodiamine (S), et les avons exposés à une gamme de concentrations croissantes de prodiamine en culture hydroponique. L’exposition au prodiamine à 0,001mM a réduit la croissance des racines du phénotype S à 11 % de celle du témoin non traité. En comparaison, l’exposition au prodiamine à 0,001mM a eu un effet minimal sur le phénotype RP, la croissance des racines chez celui-ci étant équivalente à 94 % de la croissance observée chez le témoin non traité. Des analyses moléculaires ont révélé que les plantes RP contenaient une substitution de la thréonine (Thr) par l’isoleucine (Ile) à la position 239 sur la protéine α-tubuline 1 (TUA1). La substitution, observée chez toutes les plantes RP, est le mécanisme de résistance au prodiamine pour ce phénotype. Dans des études sur le terrain, la topramézone avait permis d’éliminer 72 % à 89 % de l’éleusine d’Inde RP au terme de 50 jours après le traitement (JAT), comparativement à 22 % à 23 % seulement pour le foramsulfuron. Le traitement au topramézone avait causé des dommages dans une proportion de 34 % à 60 % chez le chiendent pied-de-poule au terme de 7 à 14 JAT; toutefois, ce taux était ≤6 % au 28e JAT et de 0 % à la fin de l’étude. Nos résultats indiquent que les applications de topramézone APRÈS le traitement peuvent réprimer l’éleusine d’Inde résistante à la dinitroaniline. En outre, nous avons établi un essai de génotypage facile à utiliser pour dépister rapidement les phénotypes de l’éleusine d’Inde porteurs de la mutation au niveau du site ciblé (Thr 239-Ile) sur la protéine TUA1 associée à la résistance aux herbicides à base de dinitroaniline comme le prodiamine. Dans le cadre de recherches futures, il faudrait étendre cet essai à d’autres espèces de mauvaises herbes et à des herbicides possédant d’autres modes d’action. Nomenclature : Foramsulfuron; prodiamine; topramézone; éleusine d’Inde, Eleusine indica L. Gaertn.; chiendent pied-de-poule, Cynodon dactylon (L). Pers

Date de publication

2017-12-01

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