Lixiviation du chlorure dans deux sols de l'Ontario : quantification et prévision grâce au modèle HYDRUS-1D.

On peut souvent recourir aux modèles numériques déterministes pour enrichir et élargir les relevés effectués sur le terrain et ainsi se faire une meilleure idée des mécanismes qui commandent le déplacement de l’eau et des solutés dans le profil des sols agricoles. Les auteurs ont mesuré la lixiviation du chlorure et la teneur en eau près de la surface dans un loam Guelph et un loam Maryhill servant à la culture du maïs (Zea mays L.) pendant 12 mois (d’octobre 2007 à septembre 2008), puis procédé à une simulation avec le modèle numérique HYDRUS-1D (version 4.12). Les relevés effectués sur le terrain et les prévisions indiquent que, dans les deux sols, plus de 70 % du chlorure (Cl) appliqué est drainé en profondeur (plus de 80 cm) pendant l’hiver (de novembre 2007 à avril 2008). L’écart-type normalisé (ETN) des estimations obtenues avec le modèle pour la teneur en eau près de la surface (0 à 30 cm de profondeur) durant la période végétative (avril à septembre 2008) était de 28% pour le loam Guelph et de 42% pour le loam Maryhill. L’ETN de la masse estimée et mesurée du Cl qui reste dans le profil (profondeur de 0 à 80 cm) en hiver s’établissait à 17 % dans les deux sols. Les auteurs en concluent que le modèle HYDRUS-1D prédit raisonnablement la teneur en eau près de la surface et les pertes de solutés avec traceur par lixiviation dans les profils de sol. Néanmoins, il faudrait entreprendre d’autres travaux pour voir si les prévisions obtenues avec le modèle pourraient être améliorées par intégration des effets du cycle gel-dégel sur les propriétés hydrauliques du sol et sur la lixiviation des solutés. Il faudrait aussi approfondir les recherches afin de déterminer si le modèle peut simuler la lixiviation des solutés réactifs comme les nitrates dans les sols agricoles.