L’inhibition de l’expression des cytokines inflammatoires prévient les lésions rénales provoquées par une alimentation riche en matières grasses : Rôle de la supplémentation en airelle rouge

Citation

Madduma Hewage, S., Prashar, S., Debnath, S.C., Karmin, O., Siow, Y.L. (2020). Inhibition of Inflammatory Cytokine Expression Prevents High-Fat Diet-Induced Kidney Injury: Role of Lingonberry Supplementation. Frontiers in Medicine, [online] 7 http://dx.doi.org/10.3389/fmed.2020.00080

Résumé en langage clair

Une maladie rénale chronique peut survenir chez une personne qui a une alimentation riche en matières grasses. L’insuffisance rénale chronique est aussi une complication fréquente d’un diabète non équilibré. À l’heure actuelle, les options thérapeutiques qui s’offrent aux patients atteints d’insuffisance rénale chronique sont limitées; elles visent notamment à freiner la progression de la maladie et de ses complications. Cette étude présente une autre approche de la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique. Nous avons utilisé un modèle murin de lésion rénale dans lequel un groupe de souris a reçu une alimentation riche en matières grasses pendant 12 semaines. Puis, après cette période, nous avons mesuré la fonction rénale et réalisé un bilan rénal. Les souris qui consommaient beaucoup de matières grasses sont devenues obèses et présentaient des taux anormaux de matières grasses et de glucose dans le sang. De plus, elles présentaient des taux élevés d’indicateurs de maladie rénale et de molécules favorisant l’inflammation, ce qui était néfaste pour le fonctionnement de leurs reins. Dans un autre groupe de souris, qui avaient reçu la même ration mais avec de l’airelle rouge, le bilan rénal et la fonction rénale étaient considérablement meilleurs. Toutefois, la supplémentation en airelle rouge n’a pas eu d’effet sur le poids corporel. Cette étude montre qu’il serait possible d’utiliser un produit agroalimentaire pour s’attaquer à l’insuffisance rénale chronique, qui représente un fardeau pour la santé publique à l’échelle mondiale.

Résumé

Copyright © 2020 Madduma Hewage, Prashar, Debnath, O et Siow. L’inflammation chronique de faible intensité est un stimulus majeur de la progression de l’insuffisance rénale chronique (IRC) chez les personnes ayant une alimentation riche en matières grasses. À l’heure actuelle, les options thérapeutiques concernant l’IRC se limitent essentiellement à ralentir la progression de l’affection et à atténuer les complications qui en découlent. L’airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea L.) est riche en anthocyanes, qui ont un effet anti-inflammatoire démontré. Dans la présente étude, nous avons examiné l’effet potentiellement protecteur de l’airelle rouge et de l’anthocyane qu’elle contient (le 3-glucoside de cyanidine) à l’égard des reins en menant des expériences avec des souris obèses recevant une alimentation riche en matières grasses et avec des cellules tubulaires proximales humaines. La consommation prolongée d’aliments riches en matières grasses est fortement associée à l’obésité et à un métabolisme anormal des lipides et du glucose. Les souris (C57BL/6J) ayant reçu une alimentation riche en matières grasses (62 % des kcal associées aux matières grasses) pendant 12 semaines ont présenté des lésions rénales qui se sont traduites par une augmentation du taux d’azote uréique du sang (BUN), ainsi qu’une augmentation de l’expression rénale de la molécule-1 associée à une lésion rénale (KIM-1), de la lipocaline associée à la gélatinase neutrophile (NGAL) et de la rénine. Ces souris présentaient une activation du facteur nucléaire NF-κB et une expression accrue des cytokines inflammatoires dans les reins, soit la protéine-1 chimioattractante des monocytes (MCP-1), le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-α) et l’interleukine 6 (IL-6). Chez les souris ayant reçu une alimentation riche en matières grasses, les concentrations plasmatiques de cytokines inflammatoires étaient également considérablement plus élevées. La supplémentation en airelle rouge pendant 12 semaines a non seulement atténué la réaction inflammatoire induite dans les reins par une alimentation riche en matières grasses, mais a également réduit les lésions rénales. Le traitement a amélioré les profils de lipides et de glucose plasmatiques et a réduit les taux plasmatiques de cytokines inflammatoires, mais n’a eu aucune incidence sur la prise pondérale induite par une alimentation riche en matières grasses. L’extrait d’airelle rouge ou son composé actif, le 3-glucoside de cyanidine, ont inhibé de façon efficace l’effet de l’acide palmitique, qui induisait une activation du facteur NF-κB et l’expression des cytokines inflammatoires dans les cellules tubulaires proximales. Ces résultats donnent à penser que la supplémentation en airelle rouge peut réduire la réaction inflammatoire et prévenir les lésions rénales chroniques. L’effet protecteur de l’airelle rouge et de son composé actif pourrait être médié en partie par la voie de signalisation du facteur NF-κB.