L’hydrogène moléculaire généré par la supplémentation en magnésium élémentaire modifie la fermentation ruminale et le microbiote chez les chèvres

©Les auteurs, 2017. Nous avons testé l’hypothèse selon laquelle la supplémentation d’un régime alimentaire avec du Mg élémentaire augmente la quantité d’H2 dissous (dH2) dans le liquide ruminal, ce qui modifie la fermentation et la communauté microbienne ruminales chez les chèvres. Nous avons utilisé un dispositif en blocs aléatoires avec vingt chèvres en pleine croissance et deux traitements avec la même ration alimentaire de base contenant 1,45 % de Mg(OH)2 ou 0,6 % de Mg élémentaire. Après 28 jours d’adaptation, nous avons recueilli les matières fécales totales pour mesurer la digestibilité dans l’ensemble du tube digestif, le contenu du rumen pour analyser les produits finaux de la fermentation et les groupes microbiens, et nous avons mesuré les émissions de méthane (CH4) en utilisant des chambres respiratoires. La concentration de Mg2+ dans le rumen était semblable dans les deux traitements. La supplémentation en Mg élémentaire a augmenté le dH2 2,5 h après le repas du matin (+180 %, p < 0,001). Comparativement à une supplémentation en Mg(OH)2, la supplémentation en Mg élémentaire a diminué la concentration des acides gras volatils totaux ( 8,6 %, p < 0,001), le rapport acétate:propionate ( 11,8 %, p < 0,03) et le nombre de copies de champignons (-63,6 %, p = 0,006), et a augmenté le pourcentage molaire de propionate (+11,6 %, p < 0,001), le nombre de copies de méthanogènes (+47,9 %, p < 0,001), le CH4 dissous (+35,6 %, p < 0,001) et les émissions de CH4 (+11,7 %, p = 0,03). Dans l’ensemble, la composition de la communauté bactérienne dans les deux traitements était similaire. Le dH2 ruminal était négativement corrélé avec le pourcentage molaire d’acétate et le nombre de copies de champignons (p < 0,05), et positivement corrélé avec le pourcentage molaire du propionate et le nombre de copies de méthanogènes (p < 0,05). En résumé, la supplémentation en Mg élémentaire a augmenté la concentration ruminale de dH2, ce qui a inhibé la fermentation dans le rumen, augmenté la méthanogénèse et semble avoir déplacé la voie de fermentation de l’acétate au propionate, et modifié le microbiote en diminuant le nombre de champignons et en augmentant celui des méthanogènes.