Les stocks de carbone organique du sol dans les essais agronomiques de longue durée au Canada.

Citation

VandenBygaart, A.J., Bremer, E., McConkey, B.G., Janzen, H.H., Angers, D.A., Carter, M.R., Drury, C.F., Lafond, G.P., et McKenzie, R.H. (2010). « Les stocks de carbone organique du sol dans les essais agronomiques de longue durée au Canada. », Canadian Journal of Soil Science, 90(4), p. 1918-1841. doi : 10.4141/CJSS10028

Résumé

Plusieurs essais agronomigues de longue durée (EALD) esistent depuis près d’un siècle au Canada. Ces rares mais très productives études ont permis d’amasser une grande masse de données scientifiques sur l’évolution des propriétés du sol au fil des ans. Les auteurs ont établi l’incidence des pratiques de gestion des terres sur la concentration de carbone organique du sol (COS) en prélevant de nouveaux échantillons des terres de 27 EALD, un peu partout au Canada, recourant pour cela aux mêmes protocoles de prélèvement et d’analyse en laboratoire. Les échantillons de sept EALD ont servi à comparer la culture de stocks à celle d’annuelles. Ils révèlent que les stocks de COS (0 à 30 cm de profondeur) des cultures de vivaces dépassent ceux des cultures pérennes de 9,0 ± 1,5 Mg de C par hectare au bout d’en moyenne 16,9 ± 2,1 ans. Le taux de variation des stocks de COS se chiffre donc à 0,6 Mg de C par hectare et par année, ce qui se compare favorablement aux estimations issues d’un modèle de simulation et au facteur par défaut fixé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Dans six EALD effectuées dans l’Ouest canadien, le non-travail du sol avait accru les stocks de COS de 3,2 ± 1,3 Mg de C par hectare dans la couche supérieure de 15 cm de sol en l’espace de 23,3 ± 2,7 ans, contre 0,14 Mg de C par hectare et par année pour le travail conventionnel du sol. Ce taux est semblable à celui obtenu par simulation au moyen d’un modèle et est légèrement inférieur à celui fixé par le GIEC pour les régions subhumides et semi-arides. Dans l’est du Canada, où on travaille le sol beaucoup plus en profondeur que dans l’Ouest, la variation des stocks de COS ne varie pas significativement entre les deux pratiques culturales. Dans six EALD poursuivies dans l’Ouest canadien, remplacer les jachères la deuxième ou la troisième année par la monoculture accroît les stocks de COS de 5,2 ± 1,1 Mg de C par hectare et par année sur une période moyenne de 21,8 ± 4,0 ans, ce qui établit le taux de variation moyen des réserves de COS à 0,23 Mg de C par hectare et par année, à 15 cm de profondeur. Ce résultat est légèrement supérieur à celui indiqué par deux méta-analyses indépendantes et aux taux des modèles de simulation. Le rééchantillonnage des EALD canadiennes s’avère une méthode inestimable pour valider le taux de variation des stocks de COS déterminé d’autres façons.