Les mélanges de cultures de couverture à base de pois présentent une biomasse racinaire supérieure mais une biomasse aérienne inférieure à celle d'un peuplement pur de pois.
Citation
Lavergne, S., Vanasse, A., Thivierge, M.-N. et Halde, C. 2021. Pea-based cover crop mixtures have greater plant belowground biomass, but lower plant aboveground biomass than a pure stand of pea. Agriculture, Ecosystems & Environment, 322:107657. https://doi.org/10.1016/j.agee.2021.107657
Résumé en langage clair
Dans les rotations de grandes cultures biologiques, on utilise de plus en plus de cultures de couverture, ou engrais verts, comportant des mélanges de plusieurs espèces. Ces mélanges multi-espèces sont réputés fournir plus de services écosystémiques que l'utilisation d'une espèce semée seule. Cette étude visait à comparer la performance d'une seule espèce de culture de couverture (le pois fourrager) à celle de divers mélanges à base de pois fourrager et comportant 2, 6 ou 12 espèces. La production et la stabilité de la biomasse aérienne et de la biomasse racinaire ont été comparées à 3 sites au Québec, Canada. À tous les sites, le pois fourrager semé seul a mené au plus haut rendement en biomasse aérienne, suivi par le mélange à 2 espèces, puis finalement par les deux mélanges multi-espèces (6 et 12 espèces). Toutefois, ce sont les mélanges d'espèces qui avaient la plus grande biomasse racinaire, indiquant un potentiel pour rehausser certains services écosystémiques comme le recyclage des éléments nutritifs, l'amélioration de la structure du sol ou la séquestration du carbone. La biomasse racinaire des mélanges d'espèces était aussi plus stable entre les sites et les années que celle du pois semé seul, supposant une fourniture de services écosystémiques plus uniforme sous des conditions variables de sol et de climat. Les avantages de semer un mélange d'espèces à base de pois plutôt que le pois fourrager seul comme culture de couverture se retrouvent principalement sous la surface du sol, plutôt qu'au-dessus.
Résumé
Dans l'est du Canada, les producteurs de grains biologiques s'intéressent de plus en plus à l'utilisation de mélanges de cultures de couverture au lieu de peuplements purs afin de maximiser les services écosystémiques. La stabilité du rendement et la biomasse racinaire des mélanges de cultures de couverture ont cependant reçu peu d'attention dans la littérature scientifique, bien que ces facteurs aient une incidence sur les services écosystémiques. Les objectifs de cette étude étaient d'évaluer la biomasse aérienne et racinaire et la stabilité du rendement des mélanges de cultures de couverture à base de pois, et d'évaluer la contribution spécifique de chaque espèce à la biomasse aérienne. Dans une expérience au champ menée à trois années-sites au Québec, Canada, un peuplement pur de pois fourrager (Pisum sativum L.) et des mélanges de cultures de couverture de 2, 6 et 12 espèces comprenant du pois fourrager ont été comparés à un témoin avec adventices (sans cultures de couverture). Les mélanges ont été semés selon un plan substitutif non équilibré. La proportion de pois fourrager a varié de 45 % à 93 % de la biomasse aérienne des mélanges. Sur l'ensemble des années-sites, le peuplement pur de pois fourrager a fourni la biomasse aérienne la plus élevée (2636 kg ha-1), suivi par le mélange à deux espèces (2320 kg ha-1) et les deux mélanges multi-espèces (moyenne de 1849 kg ha-1). La biomasse aérienne était inversement corrélée à la diversité des cultures de couverture (coefficient de Pearson de -0,73) et inversement corrélée à la biomasse des adventices (coefficient de Pearson de -0,54). Le peuplement pur de pois fourrager présentait la biomasse racinaire et la stabilité de la biomasse racinaire les plus faibles (693 kg ha-1, CV de 28 %) par rapport aux mélanges de cultures de couverture (886 kg ha-1, CV de 14 % en moyenne). Cette étude confirme que la valeur des mélanges de cultures de couverture à base de pois, par rapport à un peuplement pur de pois fourrager, se situe principalement sous la surface du sol plutôt qu'au-dessus. Cela pourrait probablement améliorer de nombreux services écosystémiques liés au sol.