Les injections d’oxytocine durant la période post-partum ont une incidence sur les jonctions serrées des cellules mammaires chez les truies

Citation

Farmer, C., Lessard, M., Knight, C.H., Quesnel, H. (2017). Oxytocin injections in the postpartal period affect mammary tight junctions in sows. Journal of Animal Science, [online] 95(8), 3532-3539. http://dx.doi.org/10.2527/jas.2017.1700

Résumé en langage clair

Le colostrum est essentiel à la survie et à la croissance des porcelets nouveau-nés, car il constitue leur seule source d’énergie et assure une immunité passive de la part de la mère par le transfert d’immunoglobulines. Cette étude a montré qu’une seule injection d’une forte dose d’oxytocine dans les 12 à 20 heures suivant la fin de la mise bas permet de prolonger la phase colostrale et d’améliorer ainsi la qualité du lait ingéré par les porcelets en début de lactation. En effet, les concentrations élevées de protéines, d’immunoglobulines et du facteur de croissance IGF-1 dans le colostrum se maintiennent plus longtemps après le traitement. Cela est dû au fait que l’oxytocine retarde le resserrement des jonctions entre les cellules épithéliales mammaires, ce qui permet aux grosses molécules de passer directement de la circulation au lait. De telles informations seront très utiles à l’industrie porcine.

Résumé

© 2017 American Society of Animal Science. Tous droits réservés. Nous avons étudié les effets possibles de l’injection d’oxytocine à des truies tôt pendant la période post-partum sur la qualité des jonctions serrées des cellules mammaires, la composition du lait et l’état immunitaire des truies et des porcelets. Des truies en post-partum ont reçu des injections i.m. de solution saline (témoin; n = 10) ou de 75 UI d’oxytocine (OXY; n = 10). Les injections ont été faites deux fois par jour (à 8 h et à 16 h 30) à partir du jour 2 de la lactation (c.-à-d. entre 12 et 20 h après la naissance du dernier porcelet), pour un total de quatre injections. Des échantillons de lait ont été prélevés avant la première injection (le matin du jour 2) et avant la deuxième injection (l’après-midi du jour 2), puis l’après-midi des jours 4 et 5. Des échantillons de sang ont été prélevés chez les truies avant la traite au jour 2, en matinée et en après-midi, puis au jour 5, en après-midi. Au jour 5 de la lactation, un échantillon de sang a été prélevé chez trois porcelets par portée. Les concentrations de prolactine circulante, d’IGF-I, de lactose et d’IgA chez les truies ne différaient pas entre les groupes de traitement (P > 0,10), mais les truies du groupe OXY avaient moins d’IgG que les truies du groupe témoin (P < 0,01) l’après-midi du jour 2, avant la deuxième injection d’oxytocine. Il y avait toutefois des différences dans la composition du lait l’après-midi du jour 2 : le lait des truies du groupe OXY présentait davantage d’IGF-I (P < 0,01), de solides (P < 0,05), de protéines (P < 0,01), d’énergie (P < 0,05) et d’IgA (P < 0,01), ainsi qu’un rapport Na:K plus élevé (P < 0,01), par rapport au lait des truies du groupe témoin. Ces différences n’ont pas été observées dans les deux échantillons de lait subséquents, sauf en ce qui concerne les taux de protéines et d’IgA, qui étaient généralement (P < 0,10) plus importants chez les truies du groupe OXY que chez les truies du groupe témoin l’après-midi du jour 4 (protéines) et l’après-midi du jour 5 (IgA), après la dernière injection. La teneur du lait en lactose était plus faible chez les truies du groupe OXY que chez les truies du groupe témoin l’après-midi du jour 5 (P < 0,01). Il n’y avait pas de différence d’un traitement à l’autre en ce qui concerne l’immunocrite, les IgG, les IgA et l’IGF-I dans le sang des porcelets (P > 0,10). L’injection d’oxytocine aux truies tôt pendant la période post-partum a réduit l’étanchéité des jonctions serrées des cellules mammaires, a amélioré la composition du lait au début de la lactation et pourrait avoir une incidence sur l’état immunitaire des porcelets nouveau-nés.

Date de publication

2017-08-02

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