Le taux de résistance aux fluoroquinolones dans les cas d’infection à Campylobacter jejuni acquis au Canada est à la hausse chez les personnes vivant dans une région canadienne choisie comme modèle

Citation

Inglis, G.D., Taboada, E.N., Boras, V.F. (2021). Rates of fluoroquinolone resistance in domestically acquired campylobawecter jejuni are increasing in people living within a model study location in canada. Canadian Journal of Microbiology, [online] 67(1), 37-52. http://dx.doi.org/10.1139/cjm-2020-0146

Résumé en langage clair

Nous avons examiné les variations temporelles de la résistance aux antibiotiques dans des isolats cliniques de Campylobacter jejuni sur une période de 15 ans dans une région canadienne choisie comme modèle pour les besoins de notre étude (1 291 personnes infectées de 2004 à 2018). La résistance aux antibiotiques de type fluoroquinolone qui sont importants sur le plan médical (p. ex. la ciprofloxacine) a décuplé au cours de la période d’étude, atteignant un pic d’environ 30 %. Un examen des isolats résistants aux fluoroquinolones révélé que 94 % des isolats contenaient une mutation C257T dans le gène chromosomique gyrA. Il a été déterminé que la plupart des infections causées par des isolats de C. jejuni résistants aux fluoroquinolones étaient contractées au Canada, et principalement par des sous-types qui sont répandus chez les bovins de boucherie, mais que l’on trouve également dans des réservoirs volaille. Bien que l’utilisation des fluoroquinolones soit restreinte dans la production de bovins et de volaille au Canada, les résultats de notre étude semblent indiquer que les mécanismes de l’émergence et de la transmission de la RFQ sont complexes. De plus, notre étude illustre l’utilité d’une approche régionale de type « une seule santé » pour élucider l’épidémiologie de la résistance aux antibiotiques chez C. jejuni.

Résumé

© 2020, Éditions Sciences Canada. Tous droits réservés. Nous avons évalué la résistance aux antimicrobiens de Campylobacter jejuni isolé de 1 291 personnes diarrhéiques sur une période de 15 ans (2004 à 2018) dans le Sud-Ouest de l’Alberta, une région canadienne choisie comme modèle pour les besoins de notre étude parce que les taux de campylobactériose y sont élevés. La prévalence de la résistance au chloramphénicol, à la clindamycine, à l’érythromycine et à la gentamicine était faible durant la période d’examen (≤ 4,8 %). La résistance à la tétracycline est demeurée systématiquement élevée (41,6 %–65,1 %), et elle était principalement conférée par le gène plasmidique tetO (96,2 %). Les taux de résistance à la ciprofloxacine et à l’acide nalidixique ont augmenté considérablement au cours de la période d’examen, la prévalence maximale de la résistance aux fluoroquinolones (RFQ) s’élevant à 28,9 % en 2016. La plupart des isolats de C. jejuni résistants à la ciprofloxacine (93,9 %) renfermaient un polymorphisme nucléotidique C257T dans le gène chromosomique gyrA. Le suivi des personnes infectées a indiqué que l’augmentation observée de la RFQ était principalement due à des infections contractées au Canada. De plus, la plupart des sous-types de C. jejuni résistants aux fluoroquinolones (82,6 %) étaient endémiques au Canada, principalement en lien avec des réservoirs bovins et poulets; 18,4 % des isolats résistants aux fluoroquinolones ont été classés en trois sous-types principalement associés aux bovins. Les résultats de l’étude indiquent qu’il faut accorder la priorité à la surveillance de la RFQ dans les cas d’infection à C. jejuni au Canada et élucider la dynamique de l’émergence et de la transmission des souches résistantes de C. jejuni à l’intérieur et à partir de réservoirs bovins et poulets.

Date de publication

2021-01-01