Le rôle de la génétique, des types de croissance et des pratiques culturales dans l’atténuation de la fusariose de l’épi

Citation

Ye, Z., Brûlé-Babel, A.L., Graf, R.J., Mohr, R., Beres, B.L. (2017). The role of genetics, growth habit, and cultural practices in the mitigation of Fusarium head blight. Canadian Journal of Plant Science, [online] 97(2), 316-328. http://dx.doi.org/10.1139/cjps-2016-0336

Résumé en langage clair

La fusariose de l’épi est une importante maladie fongique des cultures céréalières qui entraîne des baisses de rendement, de qualité et de salubrité des cultures. Dans la présente étude, nous avons examiné les rôles de la résistance génétique, des types de croissance et des fongicides dans la lutte contre cette maladie. Les résultats ont renforcé le fait que l’intégration de la résistance génétique à des fongicides foliaires et/ou à des fongicides foliaires accompagnés d’un traitement des semences est une stratégie efficace pour lutter contre cette maladie et qu’il est possible d’obtenir encore de meilleurs résultats en cultivant un blé d’hiver plutôt qu’un blé de printemps.

Résumé

© Institut agricole du Canada, 2017. Tous droits réservés. De 2012 à 2014, nous avons mené des essais sur le terrain dans des conditions d’infection naturelle et d’inoculation artificielle sur sept sites dans les Prairies canadiennes afin de déterminer les effets de la génétique et des pratiques de gestion sur la fusariose de l’épi dans les régimes de production du blé. Un système de gestion, qui consistait en 1) un témoin sans fongicide comparé à 2) un traitement des semences (TS) avec un mélange de thiaméthoxame, de difénoconazole, de métalaxyl-M et d’isomère S, à 3) un fongicide foliaire (tébuconazole et prothioconazole) appliqué à la culture ou à 4) un TS avec un fongicide foliaire, a été intégré à quatre cultivars de blé dont le type de croissance et le degré de résistance à la fusariose de l’épi étaient très différents. Les résultats indiquent que les cultivars exprimant une résistance accrue à la fusariose de l’épi, Carberry (blé de printemps) et Emerson (blé d’hiver), ont surpassé les cultivars sensibles Harvest (blé de printemps) et CDC Falcon (blé d’hiver) en ce qui a trait à la réduction du nombre de grains fusariés et à la concentration de désoxynivalénol (DON), et ont affiché un rendement global supérieur sous une pression élevée du Fusarium. Le blé d’hiver a affiché un rendement global plus élevé : c’est le cultivar Emerson qui a produit les rendements les plus élevés et les plus stables dans tous les milieux. L’application de fongicide foliaire, avec ou sans TS, a augmenté le rendement grainier, la masse des graines et le poids spécifique, et abaissé le nombre de grains fusariés et la concentration de DON. Le traitement des semences à lui seul a augmenté le poids spécifique, les densités de peuplement au printemps des deux variétés de blé d’hiver et le poids des grains du blé Emerson. Une stratégie comportant un fongicide foliaire et/ou un TS avec un fongicide foliaire a généralement produit des rendements plus élevés et plus stables, en particulier pour les cultivars sensibles dans les milieux où la fusariose de l’épi est très présente. Les résultats de cette étude renforcent le fait que l’intégration de cultivars résistants à la fusariose de l’épi à de bonnes pratiques culturales est nécessaire pour atténuer les risques de fusariose de l’épi et optimiser le rendement grainier, et que l’emploi du blé d’hiver plutôt que du blé de printemps améliore ces résultats.