Le pâturage à long terme modifie le flux des gaz à l’état de traces dans le sol des prairies des contreforts des Rocheuses, au Canada

Citation

Gao, X., Thomas, B.W., Beck, R., Thompson, D.J., Zhao, M., Willms, W.D., Hao, X. (2018). Long-Term Grazing Alters Soil Trace Gas Fluxes from Grasslands in the Foothills of the Rocky Mountains, Canada. Land Degradation & Development, [online] 29(2), 292-302. http://dx.doi.org/10.1002/ldr.2664

Résumé en langage clair

Le pâturage à long terme des bovins peut dégrader le sol des prairies, mais on comprend mal comment les flux de CO2, de CH4 et de N2O du sol réagissent à un tel pâturage à long terme. Notre étude de trois ans indique que le pâturage à long terme des bovins (plus de 60 ans de pâturage) dans une prairie de fétuque des contreforts des Rocheuses augmente les flux de CO2 du sol, tandis que l'effet du pâturage sur l'absorption du CH4 dépend des précipitations. Le flux de N2O dans le sol est fonction de l'intensité du pâturage et des précipitations.

Résumé

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2016. Land Degradation & Development, publié par John Wiley & Sons Ltd. LAvec le temps, le pâturage des bovins peut dégrader le sol des prairies, mais on comprend mal comment les flux de CO2, de CH4 et de N2O du sol réagissent à un tel pâturage à long terme. Nous avons donc quantifié les flux de CO2, de CH4 et de N2O dans le sol en réponse à quatre degrés (aucun, léger, important, très important) de pâturage à long terme (> 65 ans) par des bovins dans une prairie de fétuque scabre des contreforts des Rocheuses, au Canada. Nous avons mesuré le flux des gaz traces pendant trois saisons de pâturage. Les prairies broutées ont émis de 37 à 51 % plus de CO2 que les sols non broutés. Chaque saison, les prairies broutées représentaient de petits puits de CH4 et de petites sources de N2O, et leurs flux cumulatifs étaient grandement influencés par l'interaction entre le taux de chargement des bovins et l'année, ce qui signifie que l'effet du broutage dépendait des conditions environnementales. Nous avons constaté une corrélation négative entre l’absorption du CH4 par le sol et l'humidité du sol (r = -0-59). Au cours de la saison de pâturage 2013, les précipitations ont été supérieures à la moyenne (41 %), et le broutage a significativement réduit l'absorption de CH4 (31-38 %) par rapport aux sols non broutés. Pendant la saison des pluies, les émissions de N2O étaient plus importantes (122-179 %) lorsque le pâturage était important ou très important comparativement à l’absence de pâturage. Pendant la saison des précipitations normales, le degré de pâturage n’avait pas d’effet sur les émissions de N2O, tandis que pendant la saison sèche, les émissions étaient plus faibles (72 %) lorsque le pâturage était léger que lorsqu’il n’y avait aucun broutage. Il est difficile de prédire, dans l'espace et dans le temps, le flux des gaz à l'état de traces dans les prairies broutées en raison des interactions entre les conditions météorologiques, les propriétés édaphiques et l'intensité du pâturage. Cependant, le pâturage à long terme des bovins a augmenté les flux de CO2 dans le sol, tandis que l'effet du pâturage sur l'absorption de CH4 dépendait des précipitations. Quant au flux de N2O dans le sol, il était fonction de l'intensité du pâturage et des précipitations.