Le lessivage du phosphore mesuré avec des carottes de sol dans le cadre d’une étude de 20 ans évaluant le traitement de la litière de volaille à l’alun
Citation
Anderson, K.R., Moore, P.A., Miller, D.M., DeLaune, P.B., Edwards, D.R., Kleinman, P.J.A., Cade-Menun, B.J. (2018). Phosphorus leaching from soil cores from a twenty-year study evaluating alum treatment of poultry litter. Journal of Environmental Quality, [online] 47(3), 530-537. http://dx.doi.org/10.2134/jeq2017.11.0447
Résumé en langage clair
Le fumier de volaille (FV) est riche en azote (N) et en phosphore (P), ce qui en fait une alternative intéressante aux engrais chimiques. Toutefois, le rapport N/P dans le FV est faible par rapport aux besoins des cultures en N et en P. Cela signifie que l’ajout de FV pour répondre aux besoins en N des cultures ajoutera trop de P au sol. Ce P supplémentaire peut être transféré du sol à l’eau, causant des proliférations d’algues et d’autres problèmes de qualité de l’eau. Lorsque de l’alun est ajouté au FV, cela stabilise le P supplémentaire dans le sol, réduisant ainsi les pertes de P dans l’eau. Toutefois, la stabilité à long terme du P provenant du FV traité à l’alun et du FV non traité est inconnue. Une étude de 20 ans a été menée sur du FV traité avec différentes concentrations d’alun et du FV non traité. Après 20 ans, des carottes ont été prélevées dans les parcelles et soumises à une expérience de lessivage d’un an, avec ou sans fertilisation ajoutée. Le traitement à l’alun a considérablement réduit les pertes de P dans le lessivat, comparativement aux carottes des parcelles non traitées, y compris les pertes de P réactif dissous et de P dissous total. Cela signifie que les ajouts d’alun au FV auront un effet légué, empêchant la perte de P par lessivage dans les années subséquentes.
Résumé
© American Society of Agronomy, Crop Science Society of America et Soil Science Society of America. L’ajout d’alun à la litière de volaille est une pratique exemplaire de gestion utilisée pour stabiliser le P sous des formes moins solubles, réduisant le ruissellement de P de source non ponctuelle. Cependant, peu de travaux de recherche ont été menés sur la façon dont les ajouts d’alun à la litière affectent le lessivage subséquent du P dans le sol. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets de la litière de volaille traitée à l’alun comparativement à la litière de volaille non traitée sur le lessivage du P à partir de carottes de sols recevant des applications de litière de volaille à long terme. Deux carottes de sol intactes ont été prélevées sur chacune des 52 parcelles utilisées dans le cadre d’une étude à long terme comprenant 13 traitements : un traitement témoin, quatre taux de litière de litière traitée à l’alun (2,24, 4,49, 6,72 et 8,96 Mg ha-1), et quatre taux de nitrate d’ammonium (65, 130, 195 et 260 kg N ha-1). Une carotte de chaque parcelle a reçu le même engrais que pendant les 20 années précédentes, tandis que l’autre n’a pas reçu d’engrais durant l’année de l’étude, ce qui donne un total de 25 traitements. Les carottes ont été exposées à la chute de pluie naturelle et le lessivage du P a été mesuré pendant 1 an. Les concentrations moyennes de P réactif soluble dans le lessivat variaient de 0,16 à 0,44 mg P L-1 pour les carottes fertilisées avec de la litière traitée à l’alun, tandis que les concentrations dans le lessivat pour les carottes fertilisées avec de la litière non traitée variaient de 0,40 à 2,64 mg P L 1. Au taux le plus élevé (8,96 Mg ha-1), l’alun a réduit les concentrations de P dissous total et de P total dans les lessivats de 83 et 80 %, respectivement, comparativement à la litière non traitée. Ces résultats indiquent que les ajouts d’alun à la litière de volaille ont réduit de façon significative les fractions de P soluble et de P total dans le lessivat.