L’amélioration des méthodes d’analyse des biomarqueurs associés à cinq grandes mycotoxines permet une caractérisation fiable de l’exposition à ces substances dans une population de femmes en âge de procréer au Rwanda

Citation

Collins, S.L., Walsh, J.P., Renaud, J.B., McMillan, A., Rulisa, S., Miller, J.D., Reid, G., Sumarah, M.W. (2021). Improved methods for biomarker analysis of the big five mycotoxins enables reliable exposure characterization in a population of childbearing age women in Rwanda. Food and Chemical Toxicology, [online] 147 http://dx.doi.org/10.1016/j.fct.2020.111854

Résumé en langage clair

La contamination fongique des cultures est un problème majeur dans le monde entier, mais elle est particulièrement critique en Afrique. Les toxines produites par ces champignons sont responsables d’un certain nombre de problèmes de santé, dont le cancer. Dans la présente étude, nous avons mis au point les outils nécessaires pour déterminer l’exposition aux cinq plus importantes mycotoxines agricoles. Ces méthodes ont été validées dans une population de femmes en âge de procréer au Rwanda. L’exposition à un certain nombre de toxines dépassait les limites quotidiennes, ce qui indique un risque de graves problèmes liés à la salubrité des aliments pour cette population.

Résumé

© 2020 Parmi les cinq mycotoxines d’importance agricole, soit AFB1, FB1, DON, ZEA et OTA, l’aflatoxine est la seule pour laquelle nous disposions d’un biomarqueur sanguin de l’exposition qui soit bien caractérisé. En travaillant auprès d’une population de 139 femmes en âge de procréer au Rwanda, nous avons entrepris une évaluation complète de leur exposition alimentaire aux mycotoxines. Nous avons quantifié l’adduit albumine-aflatoxine dans le plasma au moyen d’une analyse par CPL-SM/SM à haute résolution avec dilution d’isotopes stables. De même, nous avons quantifié les concentrations d’AFM1, AFB1, AFG1, FB1, FB2, OTA, zéaralénone, α-zéarénol, désoxynivalénol, désoxynivalénol-15-glucuronide et désoxynivalénol-3-glucuronide dans les urines. L’AFB1-Lys a été détectée dans le plasma de 81 % des femmes, ce qui indique que l’exposition est supérieure de 1 à 2 ordres de grandeur aux valeurs actuellement recommandées. De la zéaralénone et/ou de l’α-zéarénol ont été détectés dans les urines de 61 % des femmes, la plupart d’entre elles ayant été exposées à une dose estimée de 2 à 5 fois supérieure à la dose journalière maximale admissible provisoire (DJMAP), et le tiers d’entre elles ayant subi une exposition supérieure de plus d’un ordre de grandeur à la DJMAP. Des concentrations de désoxynivalénol ou des deux glucuronides conjugués ont été trouvées dans les urines de 77 % des participantes. Dans 60 % des cas, les concentrations étaient inférieures à la DJMAP, dans 28 % des cas, elles étaient deux fois plus élevées que la DJMAP, et dans 12 % des cas, elles étaient plus de 10 fois supérieures à la DJMAP. De la fumonisine B1 (30 %) et de l’ochratoxine A (71 %) ont également été détectées dans les urines. Les expositions observées chez ces femmes rwandaises soulèvent de graves préoccupations sur le plan de la salubrité des aliments, et elles soulignent la nécessité pour les autorités d’œuvrer à réduire les concentrations de multiples mycotoxines dans l’alimentation.

Date de publication

2021-01-01

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