La tique américaine du chien (Dermacentor variabilis) comme indicateur biologique d’une association entre la bactérie entérique Moellerella wisconsensis et la mouffette rayée (Mephitis) dans le sud-ouest du Manitoba, au Canada
Citation
Chilton, N.B., Dergousoff, S.J., Brzezowska, V., Trost, C.N., Dunlop, D.R. (2020). American dog ticks (Dermacentor variabilis) as biological indicators of an association between the enteric bacterium moellerella wisconsensis and striped skunks (mephitis mephitis) in Southwestern Manitoba, Canada. Journal of Wildlife Diseases, [online] 56(4), 918-921. http://dx.doi.org/10.7589/2019-09-224
Résumé en langage clair
Cent tiques américaines du chien (Dermacentor variabilis) prélevées chez des humains, des chiens, des ratons laveurs et des mouffettes près de Minnedosa (Manitoba, Canada) en 2005 ont fait l’objet de tests à la recherche d’ADN de Moellerella wisconsensis (Gammaproteobacteria: Enterobacterales). Cette bactérie a été associée à des maladies humaines et à plusieurs animaux sauvages comme hôtes. Même si deux tiques provenant de mouffettes différentes contenaient de l’ADN de M. wisconsensis, il est peu probable que la tique américaine du chien puisse transmettre cette bactérie. Les eaux de rinçage de la surface externe de ces deux tiques (c’est-à-dire avant l’extraction de l’ADN de la tique entière) et de deux autres tiques provenant des mêmes mouffettes ont également donné un résultat positif pour l’ADN de M. wisconsensis. Cela laisse supposer que les tiques ont acquis la bactérie par contact physique avec des mouffettes contaminées ou infectées. Cependant, cela n’exclut pas la possibilité que les tiques aient également acquis la bactérie de leur hôte en se nourrissant de son sang. Quoi qu’il en soit, les résultats de cette étude suggèrent que les quatre tiques américaines du chien adultes représentent un indicateur biologique de la présence de M. wisconsensis chez leur hôte vertébré. D’autres travaux sont nécessaires pour déterminer si M. wisconsensis est présent dans le sang et la lymphe des mouffettes rayées du sud-ouest du Manitoba et s’il y a des risques pour la santé des personnes qui entrent en contact avec des animaux infectés.
Résumé
L’ADN génomique (ADNg) total de 100 tiques américaines du chien (Dermacentor variabilis) prélevées chez des humains, des chiens, des ratons laveurs et des mouffettes près de Minnedosa (Manitoba, Canada) en 2005 a été analysé par PCR à la recherche de Moellerella wisconsensis (Gammaproteobacteria: Enterobacterales). Même si deux échantillons d’ADNg provenant de tiques fixées à deux mouffettes rayées (Mephitis) contenaient de l’ADN de M. wisconsensis, il est peu probable que D. variabilis soit un vecteur de cette bactérie. La PCR effectuée sur l’ADN génomique préparé à partir des lavages de la surface externe de ces deux tiques (c’est-à-dire avant l’extraction de l’ADN de la tique entière) et de deux autres tiques attachées aux mêmes mouffettes a donné des résultats positifs pour M. wisconsensis, ce qui semble indiquer que les tiques ont acquis la bactérie par contact physique avec des mouffettes contaminées ou infectées. Toutefois, cela n’exclut pas la possibilité que les tiques aient également absorbé la bactérie à partir du sang et de la lymphe de leur hôte. Néanmoins, les résultats de cette étude moléculaire suggèrent que les quatre D. variabilis adultes représentent des indicateurs biologiques de la présence de M. wisconsensis en association avec leur hôte vertébré (c’est-à-dire la mouffette rayée). Il faudra d’autres travaux pour déterminer si M. wisconsensis est présent dans le sang et la lymphe des mouffettes rayées du sud-ouest du Manitoba et s’il y a des risques pour la santé des personnes qui entrent en contact avec des animaux infectés.