La teneur en solides totaux du fumier de bovins laitiers a une incidence sur le flux de CH<inf>4</inf> et sur l’abondance des communautés d’archées méthanogènes

Citation

Habetwold, J., Gordon, R.J., Wood, J.D., Wagner-Riddle, C., VanderZaag, A.C., Dunfield, K.E. (2017). Dairy manure total solid levels impact CH4 flux and abundance of methanogenic archaeal communities. Journal of Environmental Quality, [online] 46(1), 232-236. http://dx.doi.org/10.2134/jeq2016.11.0451

Résumé en langage clair

Les fermes laitières sont une source importante de gaz à effet de serre, particulièrement de méthane (CH4). Les entrepôts de fumier liquide de bovins laitiers sont des points chauds de CH4 en raison de la grande quantité de solides volatils (SV) qui sont convertis en CH4 par des processus microbiologiques. Nos travaux antérieurs ont révélé qu’une réduction des quantités de solides totaux (ST) dans le fumier liquide avant le stockage peut réduire les émissions de CH4, mais les mécanismes en cause n’ont pas été complètement étudiés. Dans la présente étude, nous avons mesuré l’abondance des microorganismes producteurs de méthane, les méthanogènes, dans des réservoirs émettant différentes émissions de CH4. À l’aide d’installations de stockage de fumier liquide équipées pour la surveillance en continu des émissions gazeuses, nous avons stocké du fumier liquide de bovins laitiers ayant une teneur en ST de 9,5 % à 0,3 %. Des échantillons ont été prélevés après 30 et 120 jours de stockage dans les couches supérieure et inférieure du fumier liquide. Nous avons étudié les communautés de microorganismes méthanogènes en ciblant le gène responsable de la dernière étape de la production de méthane. La quantité de méthanogènes a augmenté d’environ 8 % et 23 % dans les couches supérieure et inférieure, respectivement, tandis que les émissions cumulatives de CH4 ont diminué d’environ 70 % lorsque les ST du fumier liquide sont passés de 9,5 % à 0,3 %. De plus, l’abondance moyenne des méthanogènes était plus élevée au jour 120 qu’au jour 30 (jusqu’à 19 % plus élevée), ce qui concorde avec l’augmentation des émissions cumulatives de CH4. Les résultats donnent à penser que ce seraient les quantités carbone qui limiteraient les émissions de CH4 plutôt que l’abondance des méthanogènes lorsque les quantités de ST sont faibles dans le fumier liquide de bovins laitiers. Il est important de poursuivre l’étude de l’environnement microbiologique et de l’effet de la disponibilité du carbone dans le fumier liquide de bovins laitiers afin de mieux comprendre leurs effets sur les émissions de gaz à effet de serre.

Résumé

© American Society of Agronomy, Crop Science Society of America et Soil Science Society of America. 5585 Guilford Rd., Madison, WI 53711 USA. Tous droits réservés. Le fumier liquide de bovins laitiers stocké est une source importante de méthane (CH4), car une grande quantité de solides volatils (SV) du fumier liquide sont convertis en CH4 par les méthanogènes dans des conditions anaérobies. Nos travaux ont révélé qu’une diminution de la teneur en solides totaux (ST) du fumier liquide avant son stockage peut réduire les émissions de CH4. Dans la présente étude, nous avons caractérisé l’abondance des méthanogènes dans des réservoirs présentant divers taux d’émission de CH4. À l’aide d’installations de stockage de fumier liquide à moyenne échelle équipées pour la surveillance en continu des émissions gazeuses, nous avons stocké du fumier liquide de bovins laitiers ayant une teneur en ST de 9,5 % à 0,3 % pendant une période allant jusqu’à 6 mois. Des échantillons ont été prélevés après 30 et 120 jours de stockage (20 mai – 16 nov. 2010) dans les couches supérieure et inférieure du fumier liquide. Nous avons étudié les communautés méthanogènes en ciblant le gène codant la sous-unité a de la méthyl-coenzyme M réductase (mcrA), qui catalyse l’étape finale de la méthanogenèse. Il était intéressant de constater que l’abondance moyenne des méthanogènes a augmenté d’environ 8 % et de 23 % dans les couches supérieure et inférieure, respectivement, alors que les ST du fumier liquide sont passés de 9,5 % à 0,3 %. Les émissions cumulatives de CH4, toutefois, ont diminué d’environ 70 % lorsque les ST du fumier liquide sont passés de 9,5 % à 0,3 %. Néanmoins, par rapport au jour 30 de stockage, l’abondance moyenne des méthanogènes était relativement plus élevée au jour 120 (jusqu’à 19 %), ce qui concorde avec l’augmentation des émissions cumulatives de CH4. L’analyse par réaction en chaîne de la polymérase et électrophorèse sur gel en gradient dénaturant a révélé une faible diversité des méthanogènes, la plupart des bandes séquencées étant étroitement apparentées au genre Methanocorpusculum (similarité de séquence d’acides aminés > 95 %), soit un genre englobant des méthanogènes hydrogénotrophes. Les résultats donnent à penser que ce seraient les quantités de substrat disponible (le carbone) qui limiteraient les émissions cumulatives de CH4 plutôt que l’abondance des méthanogènes lorsque la quantité de ST est faible dans le fumier liquide de bovins laitiers.

Date de publication

2017-01-01

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