La source d’inoculum et le transfert du contenu ruminal du bison aux bovins ont amélioré la production de gaz in vitro et la digestibilité des aliments, mais pas les réponses à la supplémentation en enzymes exogènes

Citation

He, Z.X., Ribeiro, G.O., Beauchemin, K.A., McAllister, T.A., Yang, W.Z. (2019). Inoculum source and transfer of rumen contents from bison to cattle improved in vitro gas production and feed digestibility, but not the responses to exogenous enzymes supplementation. Animal Feed Science and Technology, [online] 248 37-46. http://dx.doi.org/10.1016/j.anifeedsci.2019.01.005

Résumé en langage clair

Nous avons émis l’hypothèse que l’inoculation du rumen des bovins de boucherie avec le contenu ruminal de bison et l’ajout d’enzymes fibrolytiques (EF) exogènes amélioreraient la digestibilité ruminale des aliments en augmentant l’activité du microbiome dans le rumen. Les résultats ont montré que l’inoculum ruminal du bison avait une capacité supérieure à dégrader les aliments fibreux in vitro comparativement à celui des bovins. L’enrichissement du microbiome ruminal des bovins avec celui du bison pourrait améliorer la digestion ruminale des aliments fibreux chez les bovins de boucherie. De plus, les résultats donnent à penser que l’amélioration de la digestibilité des aliments due à l’apport d’EF pourrait être indépendante de la source d’inoculum.

Résumé

© 2019 Nous avons émis l’hypothèse que l’inoculation du rumen des bovins de boucherie avec du contenu ruminal de bison et l’ajout d’enzymes fibrolytiques (EF) exogènes amélioreraient la digestibilité ruminale des aliments en augmentant l’activité du microbiome dans le rumen. Les objectifs de la présente étude étaient d’évaluer les effets de la source d’inoculum (bovin par rapport à bison) ou inoculum, après un transfert du bison au bovin, de la supplémentation en EF et de leur interaction sur la fermentation in vitro de la paille d’orge, du foin de luzerne et des drêches et de solubles de distillerie de blé séché (DSDS). Nous avons procédé au transfert du contenu ruminal de 16 génisses de boucherie (poids corporel = 461 kg) deux fois à 2 semaines d’intervalle en remplaçant 0,70 du contenu ruminal total des génisses par une quantité équivalente de contenu ruminal mixte prélevé chez le bison des prairies. Nous avons réalisé trois expériences au moyen de techniques de culture discontinue. De la paille d’orge et du foin de luzerne ont été broyés sur un tamis de 1 mm et les DSDS ont été incubées telles quelles. Dans l'Exp. 1, des inocula ont été préparés en combinant le liquide ruminal (vol/vol) de bovins et celui de bison dans des proportions 100:0, 67:33, 33:67 et 0:100; les substrats ont été incubés pendant 96 h pour une mesure de la cinétique de production de gaz (PG). Dans Exp. 2, des inocula réalisés dans les mêmes proportions que dans l'Exp. 1 ont été incubés avec les substrats in vitro pendant 24 h pour déterminer la digestibilité de la matière sèche (MS). Dans l'Exp. 3, nous avons effectué des incubations de 6, 24 et 48 h avec les mêmes substrats dans quatre essais afin de comparer l’effet avant et après ajout de l’inoculum. Chaque lot de culture a été réalisé selon un plan complètement aléatoire, avec ou sans ajout d’EF à raison de 2,0 μl/g de matière sèche de substrat. Trois EF différents (appelés EF1, EF2 et EF3) ont été utilisés, et l'EF1 a été ajouté à l’Exp. 1 et 2, tandis que les 3 EF ont été ajoutés et comparés dans l'Exp. 3. La PG en asymptote à partir de la paille d’orge et du foin de luzerne n’a pas changé, tandis que celle des DSDS de blé a réagi de manière quadratique (P < 0,04) avec un plus grand contenu des inocula de bisons. Le taux de PG a diminué (P < 0,03) pour la paille d’orge et le foin de luzerne (quadratique) et pour les DSDS de blé (linéaire) avec un plus grand contenu des inocula de bisons (Exp. 1). Après 24 h d’incubation, la teneur en matière sèche de la paille d’orge in vitro augmentait de façon quadratique (P < 0,02) avec l’augmentation du contenu des inocula de bisons, tandis que la teneur en matière sèche du foin de luzerne et des DSDS diminuait de façon linéaire (P < 0,01) (Exp. 2). Pour Exp. 3, la matière sèche de la paille d’orge, du foin de luzerne et des DSDS était plus élevée (P < 0,05) après 6 h d’incubation avec l’inoculum prélevé après qu’avant le transfert du contenu dans le rumen. Par contre, la teneur en matière sèche du foin de luzerne à 48 h et les DSDS à 24 h et à 48 h étaient plus faibles (P < 0,04) dans les inocula après le transfert du contenu dans le rumen par rapport à avant le transfert. L’ajout d’EF a amélioré (P < 0,05) la digestibilité des matières sèches des DSDS. Les résultats ont montré que l’inoculum ruminal du bison avait une capacité supérieure à dégrader les aliments fibreux in vitro par rapport à celui du bovin. L’enrichissement du microbiome ruminal des bovins par celui des bisons pourrait améliorer la digestion des aliments fibreux dans le rumen des bovins de boucherie. De plus, les résultats donnent à penser que l’amélioration de la digestibilité des aliments due à l’apport d’EF pourrait être indépendante de la source d’inoculum.