La sélection de sous-types spécifiques de résistance aux fluoroquinolones, mais pas aux tétracyclines est évidente dans les isolats de Campylobacter jejuni provenant de bovins de parcs d’engraissement du sud de l’Alberta, au Canada

Citation

Webb, A.L., Selinger, L.B., Taboada, E.N., Inglis, G.D. (2018). Subtype-specific selection for resistance to fluoroquinolones but not to tetracyclines is evident in Campylobacter jejuni isolates from beef cattle in confined feeding operations in Southern Alberta, Canada. Applied and Environmental Microbiology, [online] 84(7), http://dx.doi.org/10.1128/AEM.02713-17

Résumé en langage clair

Campylobacter jejuni a été isolé longitudinalement de bovins de boucherie de quatre parcs d’engraissement du sud de l’Alberta, au Canada, sur une période de 18 mois. Tous les bovins ont reçu une variété d’agents antimicrobiens (AAM) non thérapeutiques, par prophylaxie, pendant leur séjour en parc d’engraissement. Au total, 7966 isolats de C. jejuni ont été récupérés des bovins. Après plus de 60 jours en parc d’engraissement, un plus grand nombre d’animaux étaient colonisés par la bactérie qu’à l’arrivée des animaux. Le sous-typage et la résistance à sept AAM ont été déterminés pour 1832 (23,0 %) et 1648 (20,7 %) isolats, respectivement. Des augmentations dans la proportion d’isolats résistants à la tétracycline ont été observées dans les quatre parcs d’engraissement selon le moment de l’échantillonnage, de même que dans la proportion d’isolats résistants à la ciprofloxacine et à l’acide nalidixique dans un ou plusieurs parcs d’engraissement. La grande majorité des isolats résistants à la tétracycline étaient porteurs du gène tetO, tandis que la résistance à la ciprofloxacine était principalement attribuable à des mutations du gène gyrA. Même si une grande diversité a été observée, la majorité des isolats de C. jejuni appartenaient à l’un des cinq groupes de sous-types prédominants. Il n’y avait pas de différence dans la diversité des sous-types selon le parc d’engraissement, mais la structure de la population différait selon le moment de l’échantillonnage. La sélection pour la résistance à la ciprofloxacine et à l’acide nalidixique était dépendante du sous-type, alors que la sélection pour la résistance à la tétracycline ne l’était pas. Les résultats indiquent qu’une partie des bovins qui arrivent en parc d’engraissement sont porteurs de sous-types de C. jejuni résistants, et que les parcs d’engraissement de bovins de boucherie facilitent la transmission et la prolifération de différents sous-types, y compris ceux qui sont résistants aux AAM, ce qui, avec la densité des animaux en parc d’engraissement, contribue probablement aux taux élevés de campylobactériose chez les bovins dans le sud de l’Alberta.

IMPORTANCE. Une faible proportion des bovins qui arrivent en parc d’engraissement sont porteurs de Campylobacter jejuni, y compris des sous-types résistants aux AAM. Le grand nombre de bovins arrivant de différents établissements qui, au fil du temps, se mélangent dans les parcs d’engraissement, combiné à la forte densité d’animaux logés dans un même espace, aux taux élevés de transmission des sous-types de C. jejuni entre les animaux et à l’utilisation extensive d’AAM créent une situation idéale pour la prolifération des différents sous-types de C. jejuni résistants aux antimicrobiens. Considérant que le sud de l’Alberta signalé des taux élevés de campylobactériose dans la population humaine et que bon nombre des cas cliniques sont dus à des sous-types de C. jejuni associés aux bovins, il est probable que les parcs d’engraissement de bovins de boucherie favorisent la propagation de C. jejuni d’importance clinique, dont ceux résistants aux AAM importants en médecine humaine et qui constituent un risque pour la santé humaine.

Résumé

© 2018, American Society for Microbiology. Campylobacter jejuni a été isolé longitudinalement de bovins de boucherie de quatre parcs d’engraissement du sud de l’Alberta, au Canada, sur une période de 18 mois. Tous les bovins ont reçu une variété d’agents antimicrobiens (AAM) non thérapeutiques, par prophylaxie, pendant leur séjour en parc d’engraissement. Au total, 7966 isolats de C. jejuni ont été récupérés des bovins. Après plus de 60 jours en parc d’engraissement, un plus grand nombre d’animaux étaient colonisés par la bactérie qu’à l’arrivée des animaux. Le sous-typage et la résistance à sept AAM ont été déterminés pour 1832 (23,0 %) et 1648 (20,7 %) isolats, respectivement. Des augmentations dans la proportion d’isolats résistants à la tétracycline ont été observées dans les quatre parcs d’engraissement selon le moment de l’échantillonnage, de même que dans la proportion d’isolats résistants à la ciprofloxacine et à l’acide nalidixique dans un ou plusieurs parcs d’engraissement. La grande majorité des isolats résistants à la tétracycline étaient porteurs du gène tetO, tandis que la résistance à la ciprofloxacine était principalement attribuable à des mutations du gène gyrA. Même si une grande diversité a été observée, la majorité des isolats de C. jejuni appartenaient à l’un des cinq groupes de sous-types prédominants. Il n’y avait pas de différence dans la diversité des sous-types selon le parc d’engraissement, mais la structure de la population différait selon le moment de l’échantillonnage. La sélection pour la résistance à la ciprofloxacine et à l’acide nalidixique était dépendante du sous-type, alors que la sélection pour la résistance à la tétracycline ne l’était pas. Les résultats indiquent qu’une partie des bovins qui arrivent en parc d’engraissement sont porteurs de sous-types de C. jejuni résistants, et que les parcs d’engraissement de bovins de boucherie facilitent la transmission et la prolifération de différents sous-types, y compris ceux qui sont résistants aux AAM, ce qui, avec la densité des animaux en parc d’engraissement, contribue probablement aux taux élevés de campylobactériose chez les bovins dans le sud de l’Alberta.

Date de publication

2018-04-01