La résistance au glyphosate réduit la valeur sélective du kochia à balais : comparaison de populations F2 résistantes et sensibles en ségrégation
Citation
Martin, S.L., Benedict, L., Sauder, C.A., Wei, W., deCosta, L.O., Hall, L.M., et Beckie, H.J. (2016 to be submitted). « Glyphosate resistance reduces kochia fitness: Comparison of segregating resistant and susceptible F2 populations. », Planta.
Résumé en langage clair
Le glyphosate est considéré comme l’herbicide le plus important du monde, mais son usage généralisé et continuel s’est soldé par l’évolution de la résistance. Le kochia à balais a développé une résistance en reproduisant le gène qui produit la protéine cible du glyphosate. Cette caractéristique est une hérédité mendélienne prévisible. Des populations résistantes ont été signalées dans les Prairies canadiennes. Ici, nous avons évalué si la résistance au glyphosate a un coût pour les végétaux (c’est à dire si elle réduit le nombre de descendants que la plante peut produire) en comparant les pleins germains sensibles et résistants produits dans six populations. Dans des conditions de culture en serre compétitives, la question consistait à déterminer si les plantes maternelles montraient des effets persistants sur le plan de la résistance au glyphosate : levée tardive, floraison tardive et réduction du nombre de graines viables et du poids des graines dans l’ensemble. La résistance d’une plante au glyphosate s’est soldée par une diminution de la quantité et du poids des graines, de la capacité compétitive et de la vitesse de croissance dans les peuplements mixtes; la germination s’était toutefois améliorée chez les F3. Toutes les caractéristiques étaient néanmoins très variables et les coûts liés à la valeur sélective n’étaient pas constants dans l’ensemble des populations. En l’absence de sélection à partir du glyphosate, le kochia à balais résistant au glyphosate sera désavantagé sur le plan de la compétitivité dans certaines populations.
Résumé
RÉSUMÉ (FR)
Le glyphosate est considéré comme l’herbicide le plus important du monde, mais son usage généralisé et continuel s’est soldé par l’évolution de la résistance. La résistance accrue du kochia à balais par amplification génique en tandem de la cible du glyphosate, de l’EPSPS (5 énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase) et des populations résistantes a été signalée dans les Prairies canadiennes et les Grandes Plaines du Nord. Ici, nous avons évalué les coûts liés à la valeur sélective de l’amplification de l’EPSPS chez le kochia à balais en comparant les pleins germains sensibles et résistants de populations F2 en ségrégation extraites de six populations. On s’attendait à ce que le kochia à balais soit très diversifié en raison d’un flux génétique important; cependant, six des sept parents recueillis au champ ayant un nombre de copies d’EPSPS plus élevé étaient homozygotes. Dans des conditions de culture en serre compétitives, le type d’EPSPS de la plante maternelle de la lignée a montré des effets persistants, notamment une levée tardive, une floraison tardive et une réduction du nombre de graines viables et du poids des graines dans l’ensemble. Le nombre de graines et le poids des graines des individus ayant un nombre élevé de copies d’EPSPS étaient moindres, au même titre que leur capacité compétitive et leur vitesse de croissance dans les peuplements mixtes, mais la germination était meilleure chez les F3. Toutes les caractéristiques étaient néanmoins très variables et les coûts liés à la valeur sélective n’étaient pas constants parmi les différents antécédents génétiques. En l’absence de sélection à partir du glyphosate, le kochia à balais ayant un nombre accru de copies d’EPSPS sera désavantagé sur le plan de la compétitivité dans certains contextes génétiques.