La protéine de mouvement p4 du Luteovirus supprime le silençage systémique de l’ARN

Citation

Fusaro, A.F., Barton, D.A., Nakasugi, K., Jackson, C., Kalischuk, M.L., Kawchuk, L.M., Vaslin, M.F.S., Correa, R.L., Waterhouse, P.M. (2017). The luteovirus p4 movement protein is a suppressor of systemic rna silencing. Viruses, [online] 9(10), http://dx.doi.org/10.3390/v9100294

Résumé en langage clair

Les plantes se protègent contre l’infection virale en attaquant l’acide nucléique du pathogène par un mécanisme dit de silençage de l’ARN. Cette étude internationale montre que les virus peuvent supprimer cette protection antivirale dans les tissus systémiques qui ne sont pas encore infectés par un virus. Nos résultats indiquent que la protection contre les virus doit viser les tissus qui ne sont pas encore envahis par un virus.

Résumé

© Les auteurs, 2017. La famille des Luteoviridae comprend trois genres : Luteovirus, Polerovirus et Enamovirus. Sans l'aide d'un autre virus, les membres de cette famille sont confinés aux cellules du système vasculaire de la plante hôte. Le premier cadre de lecture ouvert (ORF) des Polerovirus et des Enamovirus code les protéines P0 qui suppriment le silençage de l’ARN faisant partie de la machinerie de défense de la plante contre les virus. On appelle ces protéines VSR, pour viral suppressors of RNA silencing. Toutefois, les Luteovirus, comme le virus PAV de la jaunisse nanisante de l’orge (BYDV, pour barley yellow dwarf virus), n'ont pas de P0 jouant le rôle de VSR. Nous avons donc vérifié si d'autres protéines ou ARN codés par le BYDV-PAV conféraient une protection contre le dispositif de silençage de la plante. Le séquençage en profondeur de petits ARN de plantes infectées par le BYDV-PAV a révélé que le virus fait l’objet d’un silençage dans les tissus du phloème. Par ailleurs, rien n’indiquait qu’il y avait une protection offerte par un possible effet de leurre du très abondant ARN3 subgénomique. L’analyse de l’activité du VSR parmi les ORF du BYDV-PAV a révélé la suppression systémique du silençage par la protéine de mouvement P4 ainsi qu’une activité similaire, quoique plus faible, par la protéine P6. Le virus BYDV-PAS P4 étroitement apparenté au BYDV-PAV présentait lui aussi une activité VSR systémique, mais pas le Poleovirus P4 de l’enroulement de la pomme de terre. Les protéines P4 du Luteovirus et du Polerovirus ont aussi montré une activité de suppression du silençage, bien que celle-ci ait été locale, faible et transitoire. Ces résultats laissent supposer que la suppression systémique du silençage est le principal mécanisme par lequel les Luteovirus BYDV-PAV et BYDV-PAS minimisent les effets du mécanisme de défense antivirale de la plante.

Date de publication

2017-10-10

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