La gestion des apports d’azote, de l’irrigation et des allées a des effets sur les cultures de framboises et sur la dynamique de l’azote du sol et des nématodes radicicoles.

Citation

Kuchta, S., Neilsen, D., Zebarth, B.J., Forge, T., Nichol, C. (2021). Nitrogen, irrigation, and alley management affects raspberry crop response and soil nitrogen and root-lesion nematode dynamics. Soil Science Society of America Journal, [online] 85(4), 1139-1156. http://dx.doi.org/10.1002/saj2.20190

Résumé en langage clair

Dans le cadre de la production commerciale de framboises dans la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique, on utilise des engrais synthétiques et du fumier afin de s’assurer que les plantes ont suffisamment de nutriments, en particulier d’azote, pour fournir un rendement élevé et produire des fruits de qualité. L’application d’une quantité d’azote supérieure à la quantité d’azote absorbée par les cultures peut toutefois entraîner le lessivage de nitrates dans les eaux souterraines. De plus, l’épandage d’azote peut avoir des effets non ciblés sur des populations d'organismes nuisibles, ce qui peut avoir des conséquences à long terme sur la production. Dans le but d’améliorer les pratiques de gestion de l’apport d'azote dans les cultures de framboises, nous avons réalisé une expérience au champ visant à évaluer les effets de différents taux d’application d’engrais azoté, des types d’engrais utilisés (engrais synthétique ou fumier), des méthodes d’irrigation et de la présence ou non de cultures de couverture entre les rangs, sur la vigueur générale des cultures, le rendement en petits fruits, la teneur en nitrates du sol et les populations de nématodes radicicoles, qui sont des ravageurs terricoles des racines du framboisier. Les résultats ont indiqué que la variation du taux d’application d’azote et du type d’engrais (synthétique ou fumier) avait peu d’effet sur la vigueur ou le rendement des framboisiers. Ce phénomène a été attribué à une quantité relativement élevée d’azote disponible pour les plantes à partir de sources autres que les engrais appliqués, comme les dépôts atmosphériques et la matière organique du sol. De plus, les grandes populations de nématodes radicicoles pourraient avoir inhibé la croissance des framboisiers dans les parcelles fertilisées. La planification de l’irrigation en fonction des conditions météorologiques plutôt que du calendrier a réduit l’utilisation de l’eau d’environ 50 % sans nuire à la performance des cultures. De même, la présence d’une culture de couverture de graminées vivaces entre les rangs a réduit l’accumulation d’azote dans le sol sans nuire à la performance de la culture. Ensemble, ces résultats démontrent qu’il est possible d’adopter des pratiques qui réduisent les risques de lessivage des nitrates sans nuire à la production de framboises.

Résumé

Il faut améliorer les pratiques de gestion de l’azote (N) dans les cultures de framboises, particulièrement lorsque les cultures se trouvent dans des secteurs situés sur des aquifères vulnérables au lessivage des nitrates (NO3). Dans le cadre de cette étude, nous avons quantifié les effets des stratégies de gestion de l’azote, de l’irrigation et des allées sur le rendement en fruits, les indices de vigueur de la culture et de l’état azoté, la dynamique de l’azote dans le sol durant la saison de croissance et la dynamique des populations de nématodes radicicoles dans les cultures de framboises en Colombie-Britannique, au Canada. Nous avons comparé un système de culture classique [100 kg N ha−1 appliqué sur le rang à la volée, travail du sol pour nettoyer les allées et irrigation au goutte-à-goutte pendant une durée fixe sans égard à l’évapotranspiration] à différents traitements : divers taux d'application d’engrais minéral azoté, application de N sous forme de fumier, ensemencement des allées au moyen de graminées fourragères vivaces [ivraie vivace (Lolium perenne) et fétuque noirâtre ‘Bridgeport II’ (Festuca rubra subsp. commutate)] ou d’orge de printemps semée en automne, système d’irrigation fondé sur l'évapotranspiration. De plus, nous avons comparé l’irrigation fondée sur l'évapotranspiration combinée à une fertigation selon un taux d’azote réduit aux pratiques classiques d'application d’azote à taux réduit. La source et le taux d'application de N n'ont pas eu d'effets sur les cultures ou en ont eu très peu, une constatation attribuée principalement à des apports élevés de N non gérés, et peut-être aussi aux nématodes radicicoles présents en densités (moyenne générale : 4 par cm3 de sol) censées freiner la croissance des framboisiers. L’irrigation fondée sur l'évapotranspiration a réduit l’utilisation de l’eau de 50 % par rapport à l’irrigation à durée déterminée, sans compromettre la performance des cultures. La présence de graminées fourragères vivaces dans l’allée a réduit le N minéral du sol, mais pas le rendement. Ensemble, ces résultats démontrent que la production de framboises peut être réalisée de manière plus durable sur le plan environnemental dans le cadre de systèmes de gestion intégrée, même lorsque les sols sont vulnérables au lessivage du NO3.

Date de publication

2021-07-01

Profils d'auteurs