La durée d’utilisation des trayons lors de la première lactation influe-t-elle sur le rendement en lait et sur l’expression génique dans les cellules mammaires lors de la deuxième lactation?

Citation

Farmer, C., Amezcua, M., Bruckmaier, R., Wellnitz, O., Friendship, R. (2017). Does duration of teat use in first parity affect milk yield and mammary gene expression in second parity?. Journal of Animal Science, [online] 95(2), 681-687. http://dx.doi.org/10.2527/jas2016.1119

Résumé en langage clair

Nous savons que, si un trayon n’est pas utilisé durant la première lactation, il produira moins de lait durant la deuxième lactation. Mais pendant combien de temps un trayon doit-il être utilisé au cours d’une première lactation pour qu’il soit possible d’éviter un tel effet négatif? Les résultats les plus récents montrent qu’il suffit qu’un trayon soit utilisé pendant deux jours au cours de la première mise bas pour que la quantité de lait qu’il produit ne soit pas inférieure au cours de la deuxième mise bas. En ce qui concerne les durées de lactation de 2, 7 ou 21 jours à la première mise bas, elles n’ont pas eu d’incidence sur le rendement en lait des truies lors de la deuxième mise bas. Ainsi, du point de vue du rendement en lait d’un trayon lors de la mise bas suivante, il n’y a aucun avantage à laisser les porcelets téter un trayon pendant plus de deux jours. Cette constatation est essentielle pour les producteurs de porcs, car elle aura une incidence sur la gestion des truies primipares dont l’état corporel laisse à désirer. Il serait en effet possible de retirer certains porcelets des truies primipares maigres dès le 3e jour de lactation afin de permettre à l’état corporel de ces truies de s’améliorer, sachant qu’il n’y aura pas d’incidence sur le rendement en lait des trayons moins utilisés lors de la lactation subséquente. Il s’agit de renseignements qui s’avéreront particulièrement utiles pour les producteurs au moment de prendre des décisions relativement à la gestion des truies primipares.

Résumé

© 2017 American Society of Animal Science. Tous droits réservés. Il a été démontré récemment qu’un trayon qui n’est pas utilisé durant la première lactation se développera moins et produira moins de lait durant la deuxième lactation. Dans la présente étude, nous avons étudié l’effet d’une durée de lactation de 2, 7 ou 21 jours durant la première lactation sur le rendement des porcelets, la composition du lait, l’état endocrinien des truies et l’expression génique dans les cellules mammaires des truies au moment de la deuxième lactation. Des cochettes Yorkshire gravides ont été réparties en trois groupes selon la durée de la lactation : 1) 2 jours (2J; n = 20), 2) 7 jours (7J; n = 20) et 3) 21 jours (21J; n = 21). Une fois les petits sevrés, les truies ont été accouplées de nouveau et gardées jusqu’à une deuxième mise bas. Pour la première lactation et la deuxième lactation, les portées ont été normalisées à 12 porcelets et à 12 trayons fonctionnels (les autres trayons ont été scellés). Au cours de la deuxième lactation, les porcelets ont été pesés aux jours 2, 7, 14, 21 (sevrage), 31 et 56 après la mise bas, et la consommation de nourriture des truies a été enregistrée. Au 110e jour de gestation et au 21e jour de lactation, nous avons prélevé des biopsies mammaires sur 10 truies par groupe de traitement afin d’obtenir des échantillons de tissu parenchymateux et d’évaluer l’abondance de l’ARNm des gènes PRL, PRLR-LF, STAT5A, STAT5B, LALBA et IGFBP-5. Nous avons également prélevé des échantillons de lait et de sang jugulaire chez les truies au 21e jour de lactation : nous avons soumis les échantillons de lait à des analyses de composition standard (MS, matières grasses, protéines et lactose), et nous avons mesuré les concentrations sanguines de prolactine, d’IGF-1, de glucose et d’urée. Les truies 21J avaient tendance à consommer plus d’aliments que les truies 2J ou 7J durant la première semaine de lactation (P < 0,10). Le traitement n’a eu aucun effet sur le poids corporel des porcelets jusqu’au jour 56 (P > 0,10). Les concentrations de prolactine, d’IGF-1, d’urée et de glucose chez les truies au 21e jour de lactation n’ont pas changé en fonction du traitement (P > 0,10). Le traitement n’a eu aucune incidence sur la teneur du lait en matière sèche, en gras, en protéines et en lactose (P > 0,10). Au 110e jour de gestation, l’expression du gène PRL était plus importante (P = 0,05) chez les truies 21J que chez les truies 7J. Au 21e jour de lactation, l’expression du gène STAT5B était plus importante (P = 0,05) et celle du gène IGFBP-5 était généralement plus faible (P < 0,10) chez les truies 7J que chez les truies 2J. L’abondance de l’ARNm du gène LALBA était aussi généralement plus faible (P < 0,10) chez les truies 2J que chez les truies 7J. Selon les résultats, le fait d’augmenter la durée de la lactation de 2 jours à 7 jours ou encore à 21 jours chez les truies primipares n’a pas amélioré le taux de croissance des porcelets lors de la lactation subséquente. Il semble donc que le fait qu’un trayon soit utilisé pendant deux jours durant la première lactation soit suffisant pour assurer un développement mammaire optimal.

Date de publication

2017-02-01

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