Influence de l’irrigation et de l’architecture du couvert végétal sur la moisissure blanche du haricot sec

Citation

Kader, K.A., Balasubramanian, P.M., Chatterton, S. (2018). Influence of irrigation and plant canopy architecture on white mould disease of dry bean. Canadian Journal of Plant Science, [online] 98(6), 1280-1292. http://dx.doi.org/10.1139/cjps-2018-0095

Résumé en langage clair

La moisissure blanche est une maladie qui peut nuire au rendement des haricots secs. Toutes les cultures de haricot sec du Sud de l’Alberta poussent dans des conditions d’irrigation. L’agent pathogène qui cause la moisissure blanche a besoin d’humidité pour infecter les plants de haricot. L’irrigation favorise donc cette maladie. L’une des façons d’éviter la maladie est de planter des variétés dont le port est dressé. Les plantes qui ont tendance à s’affaisser créent des conditions d’humidité plus importantes qui augmentent le risque d’infection. Les cultivars nouveaux ont généralement un port dressé. Nous avons évalué des associations de variétés ayant un port dressé ou une résistance à l’irrigation pour déterminer si un régime optimal d’irrigation pourrait réduire la maladie tout en maintenant le rendement. L’effet combiné de l’architecture du feuillage et de la quantité d’irrigation sous le feuillage a aussi été évalué au moyen de capteurs spécialisés pour mesurer l’hygrométrie du feuillage, l’ouverture du feuillage, la température à la surface du sol et la teneur en eau de ce dernier. La quantité de moisissure blanche et la gravité de la maladie ont aussi été mesurées. Une irrigation moindre et des plants au port dressé ont permis de réduire la moisissure blanche. Cependant, une lignée de haricot sec ayant une certaine résistance conférée génétiquement, mais une tendance à s’affaisser, a eu le moins de moisissure, peu importe les conditions d’irrigation. Par conséquent, le développement de cultivars présentant des caractéristiques d’évitement (port dressé) et ayant une résistance génétique partielle est l’une des meilleures façons de réduire la gravité de la maladie et sa fréquence dans le champ de plants de haricot sec en Alberta.

Résumé

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2018. La moisissure blanche causée par le champignon Sclerotinia sclerotiorum (Lib.) de Bary nuit considérablement à la culture du haricot sec dans des conditions d’irrigation dans le sud de l’Alberta. L’irrigation et l’architecture du feuillage du haricot peuvent avoir des effets sur la moisissure en créant des conditions propices à sa prolifération. Nous avons mené des expériences en champ de 2015 à 2017 à Lethbridge pour déterminer les effets sur la moisissure blanche de trois intensités d’irrigation et de cinq génotypes de haricot sec dont le feuillage avait une architecture différente. Nous avons installé des capteurs et des enregistreurs de données pour mesurer les paramètres du microclimat, dont la teneur en eau du sol dans les 5 premiers cm, l’hygrométrie du feuillage et la température du sol sous le feuillage. La porosité du feuillage, la verse, le degré d’infection des fleurs et la gravité de la maladie ont aussi été mesurées. Nous avons observé une humidité plus grande dans les 5 premiers cm de sol, une température du sol plus faible, une hygrométrie élevée du feuillage, et une plus grande fréquence de la moisissure blanche dans les parcelles fortement irriguées comparativement à celles qui l’étaient moyennement ou faiblement. L’hygrométrie des feuilles, la porosité du feuillage et la verse varient avec le cultivar. Nous avons décelé une interaction importante entre l’irrigation et le cultivar, mais l’intensité de l’irrigation n’a pas eu d’effet considérable sur la gravité de la maladie. Les auteurs ont remarqué que la gravité et l’incidence de la maladie sont plus faibles chez les variétés AAC Burdett et Island. Ces cultivars se caractérisent un port dressé, une porosité élevée du feuillage et une bonne résistance à la verse et, par conséquent, présentaient une résistance partielle (évitement) à la moisissure blanche au champ. Le rendement moyen de tous les cultivars n’a pas été modifié par l’irrigation, mais le rendement le plus élevé a été observé dans les parcelles moyennement irriguées. Une irrigation moindre et le développement de cultivars ayant des caractéristiques d’évitement et bénéficiant d’une résistance physiologique partielle pourraient réduire la gravité de la maladie et sa fréquence dans les cultures de de haricot sec en Alberta.

Date de publication

2018-01-01