Incidence économique des cultures précédentes et de l’azote résiduel sur les cultures de blé et canola

Citation

Mohammad Khakbazan; Cynthia Grant; Jianzhong Huang; Colin Zhong; Elwin Smith; John O'Donovan; Ramona Mohr; Robert Blackshaw; K. Harker; Guy Lafond; Eric Johnson; W. May; T. Turkington; Yantai Gan; Newton Lupwayi; Mervin St. Luce. 2018. Economic Impact of Residual Nitrogen and Preceding Crops on Wheat and Canola. Agronomy J. 110: 1: 339-348 doi: 10.2134/agronj2017.08.0489.

Résumé en langage clair

On sait que l’application d’engrais azoté améliore considérablement le rendement des cultures, mais son effet résiduel et les effets résiduels des cultures précédentes de légumineuses sur le rendement et la rentabilité des cultures suivantes restent méconnus. Nous avons mené une étude de six ans à plusieurs endroits dans l’Ouest canadien pour déterminer les effets résiduels de diverses cultures précédentes (pois fourrager, lentilles, canola, blé, féverole cultivée pour le grain et féverole cultivée comme engrais vert) et de la fertilisation azotée sur la rentabilité des cultures de blé et de canola les années suivantes. Dans la première phase de l’étude, du canola a été semé en 2010, de l’orge en 2011, et du canola de nouveau en 2012, avec application de diverses doses d’engrais azoté pour chaque culture. Dans la deuxième phase, on a cultivé dans ces champs, du blé de printemps en 2013 et du canola en 2014, sans application d’engrais azoté ces années. On a constaté un effet positif des cultures précédentes de légumineuses sur l’azote disponible dans le sol et les revenus tirés des deux cultures suivantes, mais ces avantages ont diminué avec le temps et étaient presque disparus dans la deuxième phase. À la plupart des doses de fertilisation, l’engrais azoté résiduel a eu un effet bénéfique durant environ deux ans avant que l’effet ne se dissipe. Ainsi, l’azote résiduel a eu un effet positif sur les revenus tirés du blé en 2013, mais l’effet économique positif n’a généralement été observé sur le canola en 2014 que pour la plus forte dose de fertilisation azotée (120 kg N/ha). Les résultats de notre étude montrent que, même si la rentabilité de production est le plus élevé pour un régime de fertilisation annuel fondé sur la capacité de production régionale, dans les conditions sèches des Prairies canadiennes, l’excès d’azote qui reste dans le sol après la culture peut être utilisé par les cultures suivantes. Si cet azote résiduel ne suffit généralement pas à optimiser la production d’une culture, il peut réduire le risque économique de l’application excessive d’engrais les années où l’azote appliqué n’est pas utilisé par la culture en raison de conditions de croissance défavorables.

Résumé

Nous avons mené une étude de six ans à divers endroits dans l’Ouest canadien pour évaluer les effets résiduels des cultures précédentes (CP) et de la fertilisation azotée antérieure sur la rentabilité de cultures de blé (Triticum aestivum L.) et de canola (Brassica napus L.). En 2009, on a effectué des semis directs de pois fourrager (Pisum sativum L.), de lentilles (Lens culinaris Medik.), de canola et de blé cultivés pour leurs grains et de féverole (Vicia faba L.) cultivée pour ses grains ou comme engrais vert. Du canola a été semé en 2010, de l’orge en 2011, et du canola de nouveau en 2012, avec application de diverses doses d’engrais azoté pour chaque culture. Nous avons déterminé les effets des CP et de l’azote résiduel sur du blé de printemps cultivé en 2013 et du canola cultivé en 2014, tous deux sans application d’azote. L’effet positif des CP de légumineuses sur le revenu net annuel tiré des cultures de blé et de canola a diminué au fil du temps. L’azote résiduel provenant de la fertilisation antérieure a eu un effet positif sur le revenu net annuel tiré de la culture de blé en 2013, mais seule la plus forte dose de fertilisation a contribué de façon significative au revenu net annuel tiré de la culture de canola en 2014. Le revenu net était le plus élevé pour un régime de fertilisation annuel fondé sur la capacité de production régionale, mais dans les conditions sèches des Prairies canadiennes, l’excès d’azote qui reste dans le sol après une culture peut être utilisé par les cultures suivantes. Si cet azote résiduel ne suffit généralement pas à optimiser la production d’une culture, il peut réduire le risque économique de l’application excessive d’engrais les années où l’azote appliqué n’est pas utilisé par la culture en raison de conditions de croissance défavorables.