Incidence du taux d’application des engrais sur les émissions d’oxyde nitreux dans les champs de pomme de terre irrigués sur loam argileux au Manitoba (Canada).

Citation

Gao, X., Tenuta, M., Nelson, A.G., Sparling, B., Tomasiewicz, D.J., Mohr, R.M., et Bizimungu, B. (2013). « Incidence du taux d’application des engrais sur les émissions d’oxyde nitreux dans les champs de pomme de terre irrigués sur loam argileux au Manitoba (Canada). », Canadian Journal of Soil Science, 93(1), p. 1-11. doi : 10.4141/cjss2012-057

Résumé

Cette étude s’est intéressée à l’incidence du taux d’application des engrais N sur la quantitéde N₂O émise par les cultures de pomme de terre irriguées, sur un loam argileux près de Carberry, au Manitoba, pendant deux périodes végétatives. Les traitements consistaient en une parcelle témoin non bonifiée et en l’application d’urée à raison de 80, 160 ou 240 kg de N par hectare (application fractionnée). L’application de 80 kg de N par hectare augmente le rendement en tubercules commercialisables comparativement à celui de la parcelle témoin non fertilisée, mais le rendement ne réagit pas aux taux d’application plus élevés. Les dégagements de N₂O atteignent un maximum après l’application d’engrais et une pluie ou l’irrigation. La quantitéd’émissions après l’application d’engrais et l’addition d’eau était plus importante sur les buttes que dans les sillons en 2009, mais ce n’était pas le cas en 2010. L’accumulation d’eau dans les sillons explique sans doute les émissions plus importantes que sur les buttes la deuxième année. Les dégagements cumulatifs de N₂O et l’intensitédes émissions de N₂O établie en fonction du rendement augmentent de fac¸on linéaire avec le taux d’application des engrais N. Le coefficient d’émissions pendant la période végétative (EFgs) de la partie des engrais N qui se transforme en N₂O était de 0,73% et n’augmente pas avec le taux d’application des engrais. Le coefficient d’émissions ajustépour l’année entière (EFwy), en supposant que 30 % des dégagements annuels surviennent en hiver et au dégel, s’élevait à 1,04 %, ce qui est inférieur à la valeur de 1,72% établie pour les terres irriguées du Canada par le protocole de niveau deux du GIEC canadien. La valeur plus faible de EFwy obtenue lors des relevés pourrait s’expliquer par la supposition, faite dans le protocole, que l’apport d’eau quand il y a irrigation (précipitations plus irrigation) équivaut au potentiel d’évapotranspiration (PET) de mai à octobre, ce qui laisse croire que la limitation d’eau ne restreint en aucune manière les dégagements de N₂O. Dans le cadre de cette étude cependant, le ratio entre l’apport d’eau et le PET se situait en moyenne à 70 %, signe que l’eau pourrait avoir effectivement limitéles émissions de N₂O, ce qui aurait donnéun EFwy inférieur à celui prévu par le protocole du deuxième niveau. Les résultats de cette étude suggèrent aussi qu’on pourrait réduire les émissions de N₂O en évitant d’appliquer des engrais N au-delà du taux donnant un rendement optimal en tubercules commercialisables, en réduisant l’irrigation peu aprè s l’application d’engrais N et en gérant l’irrigation pour que l’eau ne s’accumule pas dans les sillons.

Date de publication

2013-01-01

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