Incidence de l’augmentation de la diversité des espèces et de la gestion des paissances sur la productivité des pâturages, le rendement des animaux et la séquestration du carbone dans le sol dans un pâturage restauré des Prairies canadiennes
Citation
Alemu, A.W., Kröbel, R., McConkey, B.G., Iwaasa, A.D. (2019). Effect of increasing species diversity and grazing management on pasture productivity, animal performance, and soil carbon sequestration of re-established pasture in Canadian Prairie. Animals, [online] 9(4), http://dx.doi.org/10.3390/ani9040127
Résumé en langage clair
Nous avons réalisé une expérience à long terme afin d’étudier l’incidence de pâturages composés de mélanges de sept ou de treize espèces végétales indigènes sur le rendement de l’élevage et les stocks de carbone du sol. Nous avons conclu que la paissance différée en rotation permet une plus grande densité de chargement, tandis que la paissance continue améliore la qualité des pâturages et donc, le rendement des animaux (sur une plus grande surface). Néanmoins, parmi tous les systèmes étudiés, la paissance continue d’un mélange à pâturage peu diversifié est celui qui a permis d’accumuler la plus faible quantité de carbone.
Résumé
©Les auteurs, 2019. Titulaire de la licence MDPI, Bâle, Suisse. Cette étude avait pour but de déterminer l’incidence du type de mélange à pâturage et de la gestion des paissances sur la productivité des pâturages, la réaction des animaux et la concentration de carbone organique du sol (COS). Seize enclos de 2,1 hectares initialement en culture de blé ou laissés en jachère d’été ont été convertis en pâturages en 2001. Les traitements ont suivi un plan expérimental entièrement randomisé, répétés deux fois : deux mélanges à pâturage (7 espèces [7 mélanges] et 12 espèces [12 mélanges]) et deux systèmes de paissance (paissance continue [PC] et paissance différée-en rotation [PDR]) ont été comparés. Les pâturages ont accueilli, de 2005 à 2014, des bouvillons commerciaux d’un an de race Angus (Bos Taurus, 354 ± 13 kg). Tous les pâturages ont été soumis à un taux de paissance moyen de 50 % (de 40 % à 60 %). La pointe moyenne, le rendement en matière sèche (MS) des pâturages avant la paissance ainsi que la réaction des animaux sont autant de facteurs qui n’ont pas été influencés par le choix du mélange à pâturage, mais ils ont varié selon le mode de gestion des paissances et l’année de production. La pointe moyenne du rendement en MS était 26,4 % supérieure (p = 0,0003) pour les pâturages en PDR que pour ceux en PC (1301 kg ha-1). Cependant, les unités nutritives totales des pâturages en PDR étaient 4 % inférieures (p < 0,0001) à celles des pâturages en PC (60,2 %). La prise de poids quotidienne moyenne était 18 % plus élevée (p = 0,017) pour la PC que pour la PDR (0,81 kg j 1). Ce dernier résultat est probablement lié à la qualité plus élevée des pâturages en PC. La combinaison entre le mélange de semences et le mode de gestion des paissances a eu une incidence sur la séquestration du carbone dans le sol (p ≤ 0,004). Au cours des quatorze années de production, le pâturage comptant sept espèces géré selon une PC a présenté le plus faible stock moyen de COS à une profondeur de 15 cm (24,5 Mg ha-1) et de 30 cm (42,3 Mg ha-1). En somme, les résultats de notre étude indiquent qu’une plus grande diversité d’espèces dans les pâturages gérés selon une PC pourrait accroître le gain en COS tout en améliorant le rendement de l’élevage.