Identification à l’aide de l’apprentissage automatique des principaux facteurs de résistance aux antimicrobiens chez les sérovars non typhiques de Salmonella enterica présents en agriculture

Citation

Maguire, F., Rehman, M.A., Carrillo, C., Diarra, M.S., Beiko, R.G. (2019). Identification of primary antimicrobial resistance drivers in agricultural nontyphoidal Salmonella enterica serovars by using machine learning. mSystems, [online] 4(4), http://dx.doi.org/10.1128/mSystems.00211-19

Résumé en langage clair

Les salmonelles sont des bactéries qui peuvent coloniser l’intestin de la volaille et contaminer les produits durant la transformation. Tous les types de Salmonella ne sont pas pathogènes, mais certains d’entre eux constituent l’une des principales causes d’infections d’origine alimentaire dans le monde. Il a été démontré que l’utilisation d’antibiotiques dans la production avicole favorisait les salmonelles résistantes aux antibiotiques, ce qui nuit à notre capacité de maîtriser les infections qu’elles provoquent. Pour atténuer la crise mondiale que posent les salmonelles résistantes aux antibiotiques, nous devons savoir comment et quand ces bactéries émergent pendant la production alimentaire et prédire à quel antibiotique elles seront résistantes. À cette fin, nous avons utilisé une méthode de culture non traditionnelle et analysé l’information génétique détaillée de 97 salmonelles, représentant les sept types le plus fréquemment trouvés chez le poulet de chair et liés à des éclosions chez l’humain au Canada. Ces analyses détaillées ont permis d’établir des caractéristiques précises permettant de prédire avec exactitude la résistance à sept antibiotiques courants (amoxicilline avec acide clavulanique, ampicilline, céfoxitine, ceftiofur, ceftriaxone, streptomycine et tétracycline) utilisés contre Salmonella. À notre connaissance, cette étude a montré pour la première fois la possibilité d’utiliser l’information génomique pour éclairer la résistance potentielle aux antibiotiques chez Salmonella, ce qui pourrait être utile pour la conception de stratégies de lutte contre cet important pathogène d’origine alimentaire.

Résumé

© 2019, la Couronne. Les salmonelles non typhiques (SNT) sont l’une des principales causes de morbidité et de mortalité bactériennes d’origine alimentaire dans le monde. L’augmentation de la résistance aux antimicrobiens (RAM) nuit à notre capacité de traiter les salmonelloses non typhiques graves. Pour comprendre et atténuer la crise sanitaire mondiale que représente la RAM, nous devons établir un lien entre les phénotypes de résistance observés et leurs mécanismes génomiques sous-jacents. Les poulets de chair constituent un important réservoir et un vecteur clé des salmonelloses non typhiques, mais les isolats provenant de ce milieu n’ont été caractérisés qu’en très petit nombre par rapport aux isolats cliniques. Au cours de l’étude dont fait état le présent article, c'est-à-dire entre 2005 et 2008, nous avons séquencé et assemblé 97 génomes représentant 7 sérotypes isolés de poulets de chair provenant d'exploitations de Colombie-Britannique. Grâce à l’application de modèles d’apprentissage automatique (AA) pour prédire le phénotype de RAM observé à partir de ces données génomiques, nous avons pu générer des modèles de régression logistique très précis (0,92 à 0,99) en utilisant les annotations connues des gènes de RAM pour 7 antibiotiques (amoxicilline-acide clavulanique, ampicilline, céfoxitine, ceftiofur, ceftriaxone, streptomycine et tétracycline). De même, par rapport à ces antibiotiques, nous avons entraîné des modèles de prédiction phénotypique de type AA à couverture d'ensemble fondés sur les k-mers sans génome de référence (précision de 0,91 à 1,0). En combinant les k-mers inférés et les poids de régression logistique, nous avons identifié les principaux facteurs de RAM pour les 7 antibiotiques étudiés dans les isolats. Notre recherche représentant l’une des plus vastes études portant sur un ensemble diversifié d’isolats de SNT provenant de poulets de chair, nous pouvons confirmer que le gène des β-lactamases de type AmpC CMY-2 est un des principaux moteurs de la résistance aux β-lactamines et que les phosphotransférases APH(6)-Id et APH(3''-Ib) sont les principaux moteurs de la résistance à la streptomycine dans cet important écosystème. FAIT IMPORTANT : La RAM représente une menace pour le fonctionnement actuel de la médecine moderne. La génomique et les méthodes d’AA sont de plus en plus utilisées pour analyser et prédire la RAM. Ce type de surveillance est très important pour les efforts de réduction des effets de la RAM. Les modèles d’AA sont généralement entraînés à l’aide de données génomiques, mais les caractéristiques des génomes utilisés pour faire les prédictions sont rarement analysées. Dans le cadre de ce travail, nous avons montré la façon dont, par l’utilisation de différents types de modèles d’AA et la réalisation de l’analyse, il est possible d’identifier les gènes clés sous-jacents à la RAM chez les SNT. Les SNT constituent l’une des principales causes de maladies d’origine alimentaire dans le monde; toutefois, la RAM chez les SNT n’a pas fait l’objet d’études approfondies dans la chaîne alimentaire elle-même. Par conséquent, dans le cadre de ce travail, nous avons effectué une analyse à grande échelle de la RAM dans des isolats de SNT provenant d’exploitations commerciales de poulets et nous avons identifié certains gènes de RAM prioritaires aux fins de surveillance.

Date de publication

2019-01-01

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