Identification de la N,N′,N″-triacétylfusarinine C comme métabolite clé de la virulence de l’agent responsable de la pourriture des racines chez le ginseng américain
Citation
Walsh, J.P., DesRochers, N., Renaud, J.B., Seifert, K.A., Yeung, K.K.C., Sumarah, M.W. (2021). Identification of N,N′,N″-triacetylfusarinine C as a key metabolite for root rot disease virulence in American ginseng. Journal of Ginseng Research, [online] 45(1), 156-162. http://dx.doi.org/10.1016/j.jgr.2019.08.008
Résumé en langage clair
Le ginseng est une culture importante pour les producteurs de l’Ontario et d’autres régions du Canada. Il faut quatre ans pour que les racines parviennent à maturité. Durant cette période, elles sont très sensibles aux maladies fongiques, comme la pourriture des racines. Dans notre étude, nous avons identifié un nouveau composé produit par le champignon Ilyonectria, qui cause la pourriture des racines. Ce composé, nécessaire pour lier le fer, est utilisé par le champignon pour sa croissance et s’est révélé être un important facteur de virulence. Cette découverte jette les bases de travaux ultérieurs qui nous permettront de cibler ce mécanisme pour lutter contre la pourriture des racines.
Résumé
© 2019 Contexte : On estime que de 20 à 30 % des cultures de ginseng au Canada sont perdues à cause de la pourriture des racines à chaque récolte. Cette maladie est généralement causée par une infection fongique à Ilyonectria, anciennement connue sous le nom de Cylindrocarpon. Des rapports antérieurs ont établi un lien entre la virulence des agents responsables des maladies fongiques et la production de sidérophores, une classe de petites molécules chélatrices du fer. Cependant, ces sidérophores n’ont pas été identifiés chez Ilyonectria. Nous avons utilisé la CPL-SM/SM à haute résolution pour étudier la production de métabolites secondaires dans des souches de Ilyonectria et de Cylindrocarpon. Nous avons également évalué la capacité de ces souches à provoquer la pourriture des racines chez le ginseng américain, puis nous les avons classées comme étant virulentes ou avirulentes. Nous avons comparé les différences observées sur le plan des métabolites entre les souches virulentes et avirulentes en mettant l’accent sur les sidérophores. Résultats : Un sidérophore, soit la N,N′,N″-triacétylfusarinine C (TAFC), a été identifié chez l’Ilyonectria pour la première fois, et il semble qu’il soit lié à la virulence de l’agent pathogène. La production de ce sidérophore a été supprimée à mesure que la concentration de fer augmentait, ce qui concorde avec les rapports précédents. Conclusion : L’identification du sidérophore produit par Ilyonectria nous permet de mieux comprendre la pourriture des racines qui affecte considérablement le rendement des cultures de ginseng. Ces travaux de recherche nous ont permis d’identifier une voie moléculaire jusque-là inconnue dans la pathogenèse de la pourriture des racines du ginseng, et ils pourraient mener à la mise au point de nouveaux traitements contre la maladie.