Fréquence de l’espèce Monochamus (coléoptères : Cerambycidae) en Nouvelle-Écosse au Canada sur les plantations d’arbres de Noël et comparaison des appâts et des pièges-panneaux en Amérique du Nord et en Europe

Citation

Blatt, S.E., Bishop, C., Sweeney, J. (2017). Incidence of Monochamus (Coleoptera: Cerambycidae) species in Nova Scotia, Canada Christmas tree plantations and comparison of panel traps and lures from North America and Europe. The Canadian Entomologist, [online] 149(2), 191-203. http://dx.doi.org/10.4039/tce.2016.55

Résumé en langage clair

La culture du sapin baumier comme arbre de Noël représente une industrie importante des provinces canadiennes de Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick, apportant 55 millions de dollars à l’économie canadienne. Une grande partie des sapins de Noël produits sont exportés aux États-Unis et vers d’autres destinations en Amérique centrale. Les exploitants néo-écossais aimeraient étendre leur marché et expédier en Europe, mais il existe actuellement une interdiction d’accès de tous les produits du bois du Canada au marché européen sans un traitement thermique. Dans le cas des arbres de Noël, un tel traitement nuirait à la qualité du produit et n’est donc pas une solution envisageable. Les produits du bois canadiens sont interdits en Europe à cause de la présence d’un nématode du pin et de l’insecte qui y est associé dans tout le Canada, le longicorne ou capricorne monochame. Le nématode s’attaque en prédominance aux essences de pin, mais on l’a aussi découvert dans des sapins baumiers adultes subissant un stress. Le capricorne aide à la propagation du nématode entre les arbres. On peut le trouver dans toutes les provinces du Canada. Auparavant, on n’avait pas examiné le sapin de Noël en tant qu’hôte du nématode ou du capricorne. Comme les arbres de Noël sont jeunes, sains et relativement sans stress, on ne considère pas qu’ils sont un bon hôte pour le nématode du pin. Si le capricorne peut assurer la transmission de nématodes pendant la ponte ou son alimentation foliacée au stade de la maturation dans son développement, on ignore s’il peut survivre dans les sapins de Noël même s’il y est transféré. La première étape pour comprendre ce système de propagation dans les sapins baumiers au Canada consiste à établir si le capricorne monochame du pin peut se trouver dans les plantations d’arbres de Noël, ainsi qu’à examiner quels pièges permettraient de surveiller cet insecte le plus efficacement. Tant en Amérique du Nord qu’en Europe, on se sert d’un certain type de piège-panneau avec un appât propre à chacun de ces continents. Dans les essais qui ont porté sur ces pièges et ces leurres en Nouvelle-Écosse, on a constaté que trois espèces de capricornes monochames étaient présentes dans les plantations d’arbres de Noël. Autre facteur, les insectes préféraient le piège nord-américain au piège européen. Pour ce qui est des appâts, deux des trois espèces préféraient le leurre nord-américain et l’autre, le leurre européen. Pour les exploitants désireux de constater si le capricorne monochame est présent dans leurs plantations, un bon moyen d’information serait d’utiliser le piège nord-américain appâté avec un leurre de même provenance.

Résumé

Les arbres de Noël en provenance de la Nouvelle-Écosse au Canada sont interdits d’importation en Union européenne (UE) parce qu’ils peuvent être infectés par le nématode du pin Bursaphelenchus xylophilus (Steiner et Buhrer) Nickle (nématodes : Parasitaphelenchidae). L’espèce Monochamus Dejean (coléoptères : Cerambycidae) connue comme vecteur de ce nématode est présente en Nouvelle-Écosse, mais son abondance dans les plantations d’arbres de Noël et les peuplements environnants n’a pas fait l’objet d’une évaluation. Nous avons mené des relevés et des expériences par piégeage en 2014 et 2015 pour déterminer l’espèce de Monochamus en cause et son abondance relative dans ces plantations et les forêts environnantes. Nous avons aussi comparé les pièges et les appâts offerts sur le marché en Europe (pièges Cross Vane, appâts Galloprotect avec monochamol + ipsénol + α-pinène + 2-méthyl-3-butène-2-ol) et en Amérique du Nord (pièges d’interception, appât nord-américain = monochamol + ipsénol + α-pinène + éthanol) pour évaluer leur capacité de capture de l’espèce Monochamus dans une expérience factorielle 2 x 2. Nous avons capturé trois espèces de Monochamus (M. scutellatus [Say], M. notatus [Drury] et M. marmorator Kirby) dans des plantations d’arbres de Noël de la Nouvelle-Écosse. La moyenne des captures avec les pièges a été plus élevée dans les plantations que dans les forêts environnantes. Ce sont les pièges-panneaux nord-américains enduits de Fluon® et munis de l’appât européen qui ont pris le plus de M. notatus et de M. scutellatus et qui se prêteraient le mieux aux relevés d’abondance et à la surveillance.

Date de publication

2017-04-01

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