Formes de phosphore organique dans les sols agricoles en climat méditerranéen

Citation

Recena, R., cade-Menun, B.J., Delgado, A. (2018). Organic Phosphorus Forms in Agricultural Soils under Mediterranean Climate, 82(4), 783-795. http://dx.doi.org/10.2136/sssaj2017.10.0360

Résumé en langage clair

Le phosphore (P) est un élément essentiel pour toutes les plantes, et les engrais doivent être appliqués à de nombreux sols pour maintenir le rendement des cultures. Cependant, la roche phosphatée utilisée pour produire les engrais phosphatés étant une ressource non renouvelable, il est intéressant d’améliorer l’utilisation du P organique du sol par les cultures. Le P organique (P lié au carbone) peut représenter une proportion importante du P total dans les sols. Si le P organique du sol peut être converti par les microbes du sol en des formes de P utilisables par les plantes, la quantité d’engrais nécessaire à la croissance des cultures pourrait être réduite. Dans le cadre de cette étude, nous avons examiné les formes de P organique dans les sols en fonction des types de cultures agricoles réalisées en Espagne, soit les grandes cultures, les vignobles ou les vergers d’oliviers, en utilisant des sols à forte et à faible concentration de P. Les résultats ont montré que le P organique contribuait au P disponible pour les plantes, particulièrement dans les sols à faible teneur en P. Ces résultats indiquent que le besoin d’engrais phosphaté dans les sols peut être réduit par des pratiques de gestion qui augmentent la conversion du P organique du sol en P assimilable par les plantes, par exemple en laissant les résidus de culture dans le champ plutôt que de les enlever durant la récolte.

Résumé

© Soil Science Society of America, 5585 Guilford Rd., Madison WI 53711, États-Unis. Tous droits réservés. À l’avenir, la gestion durable du phosphore (P) en agriculture nécessitera une connaissance approfondie des effets des pratiques agricoles sur la spéciation du P organique (PO) du sol dans différentes régions. Dans le cadre de ces travaux, nous avons étudié les effets de l’utilisation des terres, de l’état du phosphore disponible et des propriétés du sol sur les formes de PO dans les sols agricoles situé en Espagne, sous climat méditerranéen. Nous avons utilisé la spectroscopie de résonance magnétique nucléaire au 31P pour caractériser le P dans huit sols soumis à deux types d’utilisation des terres (grandes cultures et vergers d’oliviers ou vignoble), en utilisant deux échantillons de sol différents avec un statut de P mesuré par la méthode d'Olsen (échantillons « faible » et « élevé » de P) par type de sol. Les monoesters d’orthophosphate prédominaient dans ces sols, et les hexakisphosphates d’inositol (IP6) étaient le groupe de monoesters le plus abondant relevé. L’utilisation des terres a influé sur la concentration totale d’OP principalement par l’incorporation des résidus de culture. La contribution des monoesters, dont le myo-IP6, au PO total augmentait avec les concentrations plus élevées de P mesurées par la méthode d'Olsen, mais seulement dans les sols des vergers. La dégradation des monoesters, y compris l'IP6, s’est produite dans des conditions de quantités limitées de P, ce qui laisse supposer une certaine contribution de ces formes de PO à l'apport en P de la plante. L’IP6 total était principalement lié aux oxydes de fer peu cristallins, tandis que les autres monoesters étaient liés aux oxydes de fer cristallins et aux équivalents de carbonate de calcium actif. Le type dominant d’oxyde de fer, les carbonates, et la faible accumulation de résidus de culture expliquent la teneur relative des différentes formes de PO dans ces sols d'Espagne par rapport aux sols d’autres régions géographiques. L’effet des oxydes sur l’accumulation des différentes formes de PO a été attribué aux affinités de ces formes pour les oxydes et aux différences de densité des sites de liaison selon le type d’oxyde.

Date de publication

2018-07-01

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