Examen sur invitation : Perspectives actuelles sur l’alimentation et l’activité ruminatoire des vaches laitières

Citation

Beauchemin, K.A. (2018). Invited review: Current perspectives on eating and rumination activity in dairy cows. Journal of Dairy Science (JDS), [online] 101(6), 4762-4784. http://dx.doi.org/10.3168/jds.2017-13706

Résumé en langage clair

Plusieurs études antérieures ont jeté les bases de notre compréhension actuelle de la mécanique de la mastication, de son rôle physiologique chez les vaches et de la façon dont divers facteurs alimentaires influencent l’activité masticatoire. Toutefois, au cours des dernières décennies, les vaches laitières se sont grandement transformées, tout comme les rations qu’on leur donne et les systèmes de production qu’on utilise. Le présent examen se penche sur l’abondante documentation publiée dans les dernières années, laquelle offre un nouveau point de vue sur l’importance de l’action de s’alimenter et de l’activité ruminatoire chez les vaches laitières. Lors de la lactation, ces dernières passent environ 4,5 heures par jour (h/j) à s’alimenter (intervalle de 2,4 à 8,5 h/j) et 7 h/j à ruminer (intervalle de 2,5 à 10,5 h/j), pour un temps total de mastication de 16 h/j. Cet examen porte un regard exhaustif sur les facteurs liés à l’alimentation, aux animaux et à la gestion susceptibles de modifier le comportement alimentaire et ruminatoire des vaches laitières, en plus de fournir un aperçu de l’importance physiologique de la mastication, avec un accent porté sur les développements récents et les répercussions pratiques en matière d’alimentation et de gestion des vaches laitières modernes.

Résumé

© American Dairy Science Association, 2018.
Plusieurs études antérieures ont jeté les bases de notre compréhension actuelle de la mécanique de la mastication, de son rôle physiologique chez les vaches et de la façon dont divers facteurs alimentaires influencent l’activité masticatoire. Toutefois, au cours des dernières décennies, les vaches laitières se sont grandement transformées, tout comme les rations qu’on leur administre et les systèmes de production qu’on utilise. L’abondante documentation publiée dans les dernières années propose un nouveau point de vue sur l’alimentation et l’activité ruminatoire des vaches laitières. Lors de la lactation, ces dernières passent environ 4,5 heures par jour (h/j) à s’alimenter (intervalle de 2,4 à 8,5 h/j) et 7 h/j à ruminer (intervalle de 2,5 à 10,5 h/j), pour un temps total de mastication de 16 h/j. Plusieurs facteurs influencent le temps de mastication, dont les plus importants sont l’accès restreint ou non aux aliments, l’apport de fibres au détergent neutre des fourrages et la taille des particules qui composent les rations. La restriction alimentaire et les particules longues (≥19 mm) sont les facteurs qui influencent le plus le temps passé à manger, tandis que l’apport de fibres au détergent neutre et les particules de taille moyenne (4–19 mm) ont des répercussions sur le temps de rumination. La littérature scientifique démontre clairement qu’une mastication accrue augmente la sécrétion de salive des vaches laitières, ce qui aide à réduire le risque d’acidose. Toutefois, l’effet net de la modification du temps de mastication sur le pH du rumen est plutôt faible. En conséquence, les stratégies de prévention de l’acidose se doivent de ratisser large. La mastication endommage le tissu végétal, créant ainsi des lieux d’accès propices au développement de champignons, à l’adhésion de bactéries et à la formation de biofilms qui dégradent progressivement les glucides. La rumination et l’action de se nourrir sont les deux principaux moyens de réduire la taille des particules alimentaires. Au cours de ces deux activités, les contractions du rumen s’accentuent, ce qui facilite le déplacement des petites particules vers le sac ventral du rumen, puis vers l’omasum. L’utilisation de nouveaux capteurs à faible coût pour la surveillance des activités de mastication des vaches laitières dans les installations commerciales permet de recueillir des renseignements utiles à la prise de décision en matière de gestion, particulièrement lorsque ces derniers sont combinés à d’autres critères. Bien que la précision des données puisse varier selon les capteurs et les conditions d’utilisation, les changements relatifs observés dans le comportement des vaches, par exemple une baisse marquée du temps de rumination ou un faible temps de rumination pendant une longue période comparativement à un groupe de vaches comparable, peuvent servir à détecter l’œstrus, la parturition ou certaines maladies. Cet examen porte un regard exhaustif sur les facteurs liés à l’alimentation, aux animaux et à la gestion susceptibles de modifier le comportement alimentaire et ruminatoire des vaches laitières, en plus de fournir un aperçu de l’importance physiologique de la mastication, avec un accent porté sur les découvertes récentes et les répercussions pratiques en matière d’alimentation et de gestion des vaches laitières modernes.

Date de publication

2018-06-01

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