Évolution précoce de la tribu hyperdiversifiée des Staphylinini (Coleoptera : Staphylinidae : Staphylininae) et révision de sa classification supérieure

Citation

Brunke, A. J., Chatzimanolis, S., Schillhammer, H. and Solodovnikov, A. 2016. Early evolution of the hyperdiverse rove beetle tribe Staphylinini (Coleoptera: Staphylinidae: Staphylininae) and a revision of its higher classification. Cladistics 32: 427–451.

Résumé en langage clair

Le groupe de staphylins ‘Staphylinini’ comprend plus de 5 500 espèces réparties dans le monde qui sont des prédateurs d’autres invertébrés. Ces espèces sont relativement grandes pour les staphylins et fournissent d’importants services de lutte biologique dans les communautés de matière organique en décomposition, y compris celles qui sont importantes pour l’agriculture et la foresterie. Des études antérieures ont indiqué qu’un groupe important de Staphylinini, les Quediina, regroupe actuellement des staphylins non apparentés dans un groupe artificiel. Sans un arbre évolutif précis reflété dans la classification, il est impossible de prédire les particularités biologiques d’espèces étroitement apparentées à partir de quelques espèces bien connues pour des applications telles que la lutte biologique. Une équipe internationale d’auteurs d’AAC, de l’Université de Copenhague (Danemark), de l’Université du Tennessee (États-Unis) et du musée d’histoire naturelle de Vienne (Autriche) ont collaboré à la production d’un ensemble de données moléculaires, à partir de six gènes, couvrant la plus grande diversité de Staphylinini jusqu’à présent. Leurs analyses phylogénétiques ont révélé un arbre de l’évolution dans lequel ‘Quediina’ compte en fait 7 groupes distincts de staphylins, différant grandement par leur répartition, leurs préférences climatiques et leur histoire évolutive. Cette nouvelle hypothèse phylogénétique a amélioré la classification et a donné lieu à la création de trois nouveaux noms formels pour la classification et à de nombreux autres changements au niveau du genre pour la tribu Staphylinini.

Résumé

La tribu de staphylins Staphylinini (Staphylinidae : Staphylininae) est une lignée monophylétique de plus de 5 500 espèces relativement grandes et charismatiques, mais sa classification supérieure reste profondément enracinée dans les concepts historiques. Malgré les récents progrès réalisés pour établir les relations phylogénétiques au sein de ce groupe à l’aide d’ensembles de données morphologiques et moléculaires, les relations entre les taxons réunis dans le groupe polyphylétique « Quediina » demeurent en grande partie inconnues. Pour déduire ces relations, nous avons analysé un ensemble de données de six gènes (4370 pb) à l’aide d’analyses de parcimonie et de modèles, et les résultats ont été pris en compte en fonction de la morphologie. Bien que tous les gènes aient contribué aux synapomorphies des principales lignées ou aux relations entre elles, les gènes de la carbamoyl synthétase (CAD), de la topoisomérase I (TP) et wingless (Wg) étaient les plus informatifs. TP était généralement le plus informatif au niveau de la sous-tribu, Wg, au-delà de ce niveau et CAD, dans l’ensemble de l’arbre. La monophylie des Staphylinini a été fortement corroborée, et les analyses corroborent sept clades correspondant à des niveaux taxonomiques supérieurs, dont quatre sont formellement décrits ici comme des sous-tribus : Acylophorina stat. rev., nouvelle sous-tribu Cyrtoquediina, nouvelle sous-tribu Erichsoniina et nouvelle sous-tribu Indoquediina. La majorité des taxons de Staphylinini ont été trouvés dans un « clade de l’hémisphère nord » bien étayé et faiblement représenté dans l’hémisphère sud. La composition et le diagnostic morphologique du clade « Staphylinini propria » sont révisés, et la forme du pronotum historiquement associé à ce groupe a évolué plusieurs fois ailleurs chez les Staphylinini. Le genre Stevensia est déplacé de Staphylinina à Acylophorina sur la base de données morphologiques. Cyrtoquedius stat. nov., auparavant un sous-genre de Quedius, est élevé au rang de genre. Les 32 nouvelles combinaisons suivantes (de Quedius) sont proposées : Cyrtoquedius anthracinus (Solsky); C. arrogans (Sharp); C. basiventris (Sharp); C. bolivianus (Sharp); C. bruchi (Bernhauer); C. clypealis (Sharp); C. concolor (Sharp); C. flavicaudus (Sharp); C. flavinasis (Bernhauer); C. frénatus (Erichson); C. graciliventris (Sharp); C. jacobi (Scheerpeltz); C. jocosus (Sharp); C. labiatus (Erichson); C. laeviventris (Bernhauer); C. mexicanus (Sharp); C. ochropygus (Bernhauer); C. ogloblini (Bernhauer); C. ornatoclis (Bierig); C. protensus (Sharp); C. rufinasus (Sharp); C. verecundus (Sharp); C. verres (Smetana); Indoquedius borneensis (Cameron); I. dispersepunctatus (Scheerpeltz); I. javanus (Cameron); I. malaisei (Scheerpeltz); I. micantiventris (Scheerpeltz); I. parallelicollis (Scheerpeltz); I. philippinus (Cameron); I. recticollis (Scheerpeltz); et I. sanguinipennis (Scheerpeltz). Cyrtoquedius verres est signalé pour la première fois dans l’État de Géorgie (États-Unis), ce qui, avec son transfert de Quedius, étend de manière significative l’aire de répartition de la sous-tribu Cyrtoquediina vers le nord jusque dans la zone néarctique.

Date de publication

2016-07-09

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