Évaluation génétique d’agents de lutte biologique contre les mauvaises herbes de deux espèces congénères après le lâcher

Citation

Keever, C.C., Gültekin, L., Bourchier, R.S., Myers, J.H., Cory, J.S. (2021). Post-release genetic assessment of two congeneric weed biological control agents. Biological Control, [online] 152 http://dx.doi.org/10.1016/j.biocontrol.2020.104462

Résumé en langage clair

L’article rend compte d’une étude sur le terrain visant à comparer la répartition en Colombie-Britannique de deux agents de lutte biologique contre les centaurées. Les deux espèces d’insectes, étroitement apparentées, ont été relâchées au début des années 1990 en vue de la lutte contre la centaurée maculée et la centaurée diffuse. Les questions de recherche étaient les suivantes : 1) Les deux espèces sont-elles restées distinctes ou se sont-elles croisées pour former des espèces hybrides? 2) Les deux espèces sont-elles également réparties sur les deux centaurées cibles ou se sont-elles spécialisées en fonction des types d’habitats ou des espèces végétales? Les deux espèces d’insectes étant très difficiles à distinguer d’après leurs caractéristiques physiques, nous avons utilisé des techniques moléculaires pour distinguer et identifier les charançons prélevés sur le terrain à plusieurs endroits. Les résultats montrent que les deux espèces ont persisté depuis leur libération à des fins de lutte biologique au début des années 1990. Il n’y a aucun signe d’hybridation ou de croisement. L’une des espèces, Larinus minutus, est établie sur la centaurée maculée et la centaurée diffuse, tandis que l’autre, Larinus obtus, n’a été trouvée que sur la centaurée maculée dans les sites échantillonnés dans le cadre de la présente étude. Il a été démontré que Larinus minutus est un agent de lutte biologique efficace contre la centaurée diffuse. Les résultats aideront à la surveillance de la propagation continue des agents de lutte biologique et de leur incidence sur les deux centaurées ainsi qu’à la définition de l’habitat ou des facteurs géographiques qui influent sur l’incidence des agents en Colombie-Britannique.

Résumé

© 2020. Les expériences d’introduction d’agents de lutte biologique sur le terrain offrent une occasion unique d’examiner la réponse de nouveaux organismes à de nouveaux environnements. La surveillance après le lâcher est particulièrement difficile lorsque des agents de lutte biologique étroitement apparentés et morphologiquement similaires ont été relâchés. Deux charançons phytophages étroitement apparentés, Larinus minutus et L. obtusus, ont été introduits comme agents de lutte biologique contre deux importantes mauvaises herbes des parcours naturels en Amérique du Nord, la centaurée diffuse (Centaurea diffusa) et la centaurée maculée (C. stoebe subsp. miranthos). Le lâcher des deux espèces de Larinus a coïncidé avec un déclin de l’abondance de C. diffusa dans de nombreuses régions. Cependant, il n’était pas clair si les deux espèces de Larinus s’étaient établies, car elles sont morphologiquement très similaires. Nous nous sommes demandé : 1) Des marqueurs génétiques pourraient-ils être utilisés pour identifier les deux espèces de charançons? 2) Les deux espèces de charançons attaquent-elles les deux espèces de centaurées au Canada? 3) Les niveaux de diversité génétique des populations de charançons introduites sont-ils semblables à ceux d’une population européenne (source)? 4) Y a-t-il des échanges génétiques entre les espèces de charançons? Les marqueurs microsatellites et de la région CO1 de l’ADNmt permettent de distinguer les deux espèces de charançons. Larinus obtusus n’a été trouvé que sur la centaurée maculée, tandis que L. minutus était plus largement distribué et attaquait les deux espèces de mauvaises herbes. L’introduction initiale relativement importante de charançons en Colombie-Britannique (4 300 L. minutus et 5 500 L. obtusus) ainsi que la croissance rapide des populations et de multiples redistributions dans les différents sites ont suffi à maintenir un certain niveau de diversité génétique. Les résultats obtenus à partir de petits échantillons ont montré que les haplotypes, la diversité nucléotidique et la richesse allélique des populations introduites étaient comparables à ceux d’une population européenne. Nous n’avons trouvé aucun signe d’hybridation dans les populations introduites.

Date de publication

2021-01-01

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