Évaluation des méthodes culturales de gestion du nématode à kyste (nématode doré) (Globodera rostochiensis) au Québec, au Canada.

Résumé en langage clair

Les nématodes à kyste de la pomme de terre sont des parasites des racines qui viennent réduire les rendements. La présente étude visait à évaluer l’efficacité de diverses méthodes de lutte contre ce ravageur. Le recours à des cultivars résistants et à des rotations culturales de la pomme de terre a eu pour effet de diminuer le nombre de nématodes dans le sol. En revanche, plusieurs autres méthodes ont été jugées inefficaces et ne devraient pas être employées.

Résumé

Les nématodes à kyste de la pomme de terre présentent une grave menace pour la production de pommes de terre dans le monde. En 2006, on a isolé le nématode doré Globodera rostochiensis au Québec (Canada), ce qui a permis de mettre une zone en quarantaine et de lancer un programme de recherche pour une gestion durable de ce ravageur réglementé. Dans cette étude, on a évalué l’efficacité dans les champs des rotations et des amendements culturaux dans des microparcelles pour juger des possibilités de réduire les populations de G. rostochiensis dans la zone en quarantaine. La mise en rotation culturale avec un cultivar résistant de pomme de terre a largement réussi à abaisser la densité démographique du G. rostochiensis dans le sol. Une seule année avec un cultivar portant le gène de résistance H1 a diminué les populations de nématodes dans une proportion de 62 à 95 %. Après 3 années consécutives de mise en culture de la pomme de terre résistante, le nombre d’œufs viables était nul dans plusieurs microparcelles et la baisse générale des populations était d’environ 95 %. La perte de population naturelle par la mise en culture d’un non-hôte comme le maïs s’est établie à environ 30 % par an. La mise en culture-piège a aussi eu pour effet de diminuer les populations de G. rostochiensis avec des résultats semblables à ceux du cultivar résistant. Il était impossible d’établir la morelle à feuilles de sisymbre dans les conditions climatiques du Québec et cette solution de rechange n’était donc pas viable pour la prise en charge du nématode doré dans la province. L’emploi d’amendements à forte teneur en urée a causé une certaine baisse des populations, mais sans qu’il s’agisse là d’une option économiquement viable en gestion des nématodes à kyste de la pomme de terre. Ajoutons que le fumier de poulet et le lisier de porc n’ont pas réduit significativement les populations de G. rostochiensis dans les conditions des champs au Québec.

Date de publication

2016-06-20