Essai clinique randomisé sur l’effet de la traite incomplète durant les cinq premiers jours de lactation sur le risque de réforme, la production de lait et la composition du lait chez les vaches laitières

Citation

Krug, C., Morin, P.A., Lacasse, P., Santschi, D.E., Roy, J.P., Dubuc, J., Dufour, S. (2018). A randomized controlled trial on the effect of incomplete milking during the first 5 days in milk on culling hazard and on milk production and composition of dairy cows. Journal of Dairy Science (JDS), [online] 101(5), 4367-4377. http://dx.doi.org/10.3168/jds.2017-14021

Résumé en langage clair

La traite incomplète des vaches laitières durant les premiers jours suivant le vêlage est une nouvelle stratégie permettant de prévenir l’hypercétonémie. Dans la présente étude, nous avons cherché à déterminer si cette stratégie influe sur la production de lait, sur la composition du lait et sur le risque de réforme. Selon nos résultats, la traite incomplète des vaches sans modification de la fréquence de traite n’a pas d’effet sur le risque de réforme ni sur le poids du lait entre la semaine 2 et 44 de lactation. De plus, il n’y a eu aucun effet négatif sur les concentrations en matières grasses et en protéines du lait, ni sur le rendement en lait corrigé selon l’énergie. Cette stratégie de contrôle du bilan énergétique négatif n’a pas de conséquences négatives importantes sur la productivité des vaches.

Résumé

© 2018, American Dairy Science Association. La traite incomplète en début de lactation pourrait contribuer à limiter le bilan énergétique négatif chez les vaches laitières, mais ses effets potentiels sur le risque de réforme, la production de lait et la composition du lait tout au long de la lactation sont inconnus. L’objectif de la présente étude était d’évaluer l’effet de la traite incomplète durant les cinq premiers jours de lactation sur le risque de réforme, le poids du lait, les concentrations en matières grasses et en protéines du lait et le rendement en lait corrigé selon l’énergie pendant toute la lactation. Nous avons réalisé un essai clinique randomisé dans 13 fermes laitières situées près de Saint-Hyacinthe, au Québec (Canada). Environ un mois avant le vêlage prévu, des vaches Holstein multipares vêlant entre décembre 2013 et mars 2015 (n = 846 vaches en lactation) ont été réparties au hasard dans un groupe témoin ou dans un groupe de traitement. Les vaches du groupe témoin ont été soumises à une traite classique, tandis que les vaches du groupe de traitement ont été soumises à un protocole de traite incomplète (un maximum de 10, 12 et 14 litres de lait par jour a été prélevé aux jours de lactation 1 à 3, 4 et 5, respectivement). Toutes les exploitations étaient inscrites auprès de la Dairy Herd Improvement Association, à qui nous avons fait appel pour obtenir des registres sur la réforme, le rendement laitier mensuel ainsi que les concentrations en matières grasses et en protéines du lait. De plus, les registres quotidiens sur le rendement laitier étaient disponibles pour six exploitations. Nous avons ajusté aux données un modèle de risques proportionnels de Cox où le troupeau était utilisé comme variable de fragilité pour comparer le risque de réforme parmi les groupes de traitement. En ce qui concerne la production de lait et la composition du lait, nous avons utilisé quatre modèles mixtes linéaires à structure de covariance autorégressive où le troupeau était l’effet fixe et où la vache était l’effet aléatoire pour étudier l’effet de la traite incomplète sur (1) le poids du lait, (2) la concentration en matières grasses du lait, (3) la concentration en protéines du lait et (4) le rendement en lait corrigé selon l’énergie. Le risque de réforme ne différait pas entre les groupes de traitement (rapport de risques = 1,0; IC à 95 % = 0,82 à 1,3). Nous n’avons observé aucune différence dans le poids du lait, la concentration en matières grasses du lait ou la concentration en protéines du lait entre les groupes de traitement entre les semaines de lactation 2 et 44 (période étudiée). Nous avons noté une différence dans le rendement en lait corrigé selon l’énergie entre les groupes de traitement pour la semaine de lactation 38, les vaches soumises à une traite incomplète produisant moins de lait que les vaches soumises à une traite classique (−2,7 kg par jour; IC à 95 % = −0,02 à −5,2 kg par jour), mais aucune différence n’a été observée dans le cas des autres semaines de lactation. Ces résultats donnent à penser que cette stratégie de contrôle du bilan énergétique négatif a un effet négligeable sur la productivité des vaches.

Date de publication

2018-05-01

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