Émissions d’oxyde nitreux suivant l’application fractionnée d’engrais sur du blé d’hiver cultivé sur des mollisols du sud de l’Alberta, au Canada
Citation
An, H., Owens, J., Stoeckli, J., Hao, X., Beres, B., Li, Y. (2020). Nitrous oxide emissions following split fertilizer application on winter wheat grown on Mollisols of Southern Alberta, Canada. Geoderma Regional, [online] 21 http://dx.doi.org/10.1016/j.geodrs.2020.e00272
Résumé en langage clair
On sait que les engrais à efficacité améliorée (EEAF) augmentent le rendement des cultures, mais notre étude de 3 ans a démontré que leurs émissions de gaz à effet de serre étaient semblables à celles des engrais classiques pendant la production de blé d’hiver dans le sud de l’Alberta. Ainsi, les EEA ont des avantages limités pour atténuer les changements climatiques dans les Prairies canadiennes.
Résumé
© 2020. Les émissions d’oxyde nitreux (N2O) induites par les engrais synthétiques contribuent aux changements climatiques. Comparativement aux engrais classiques comme l’urée-nitrate d’ammonium (UNA) et l’urée, les engrais à efficacité améliorée (EEA) peuvent réduire les émissions de N2O du sol en faisant mieux correspondre l’offre d’azote de l’engrais à la demande d’azote des plantes. Dans cette étude, nous avons vérifié si trois EEA liquides (un inhibiteur de nitrification [IN]; un inhibiteur d’uréase [IU]; et un inhibiteur d’uréase et de nitrification [IU + IN]) et de l’urée enrobée de polymère ([UEP], Environmentally Smart Nitrogen) réduisaient les émissions de N2O par rapport à l’UNA liquide et à l’urée solide, dans un sol non irrigué situé dans un climat semi-aride frais. Dans l’expérience d’une durée de trois ans qui a été menée à Lethbridge, en Alberta (Canada), l’engrais a été appliqué de manière fractionnée à des doses entre 73 et 88 kg N ha-1 en bandes latérales au moment de l’ensemencement et à la volée au printemps, au stade de croissance 4 de Feekes) sur du blé d’hiver (Triticum aestivum L.). Les flux d’oxyde nitreux, l’ammonium (NH4+, mg N kg-1) et le nitrate (NO3-, mg N kg-1) du sol ont été mesurés à partir de l’ensemencement jusqu’à la récolte. Si des différences annuelles ont été détectées pour les émissions cumulées de N2O (kg N ha-1, p < 0,001) et les émissions de N2O à l’échelle du rendement (rendement par mg N2O-N kg-1, p < 0,001), il n’y a pas eu de différence significative dans les émissions cumulées de N2O, le N2O perdu en pourcentage du N ajouté comme engrais (facteurs d’émission), ou les émissions de N2O à l’échelle du rendement entre les différents types d’engrais. Les résultats de cette étude montrent que les EEA appliqués au blé d’hiver de systèmes de culture semi-arides ne modifient pas les émissions de N2O ni les facteurs d’émission par rapport aux engrais classiques au cours du cycle de vie du blé d’hiver, ce qui semble indiquer qu’ils n’ont que des avantages limités pour atténuer les changements climatiques dans les Prairies canadiennes.