Émissions de gaz à effet de serre découlant de l’épandage de boues de pâtes et papiers sur un sol de loam argileux

Citation

Faubert, P., Lemay-Bélisle, C., Bertrand, N., Bouchard, S., Chantigny, M.H., Durocher, S., Paré, M.C., Rochette, P., Tremblay, P., Ziadi, N., Villeneuve, C. (2017). Greenhouse gas emissions following land application of pulp and paper mill sludge on a clay loam soil. Agriculture, Ecosystems and Environment, [online] 250 102-112. http://dx.doi.org/10.1016/j.agee.2017.07.040

Résumé en langage clair

Les résidus de papetières sont utilisés en agriculture comme fertilisants organiques et pour leur effets positifs sur la qualité des sols. Il y a toutefois peu de connaissances concernant les émissions de gaz à effet de serre associées à leur épandage au champ. Un étude au champ de deux années consécutives a permis de quantifier les émissions de protoxyde d'azote (N2O), un puissant gaz à effet de serre associé à la fertilisation des sols agricoles, et de comparer ces émissions à celles d'un fertilisant commercial très utilisé au Canada: l'urée. Les rendements d'une culture de blé ont été similaires avec l'urée et les résidus de papetières. En moyenne, les émissions de N2O issues de l'épandage des résidus de papetière ont été comparables à celles associées à l'utilisation de l'urée. Par contre, on a noté des émissions plus faibles que celles de l'urée en période plus sèche, alors que les émissions associées aux résidus de papetière ont été plus fortes que celles de l'urée en période humide. En conclusion, bien que les rendements de cultures et les émissions moyennes de gaz à effet de serre ne devraient pas changer de façon substantielle là où l'urée est remplacée par des résidus de papetières, des recherches additionnelles seront nécessaires afin de déterminer les meilleures pratiques d'utilisation de ces résidus afin de réduire de façon globale les émissions de gaz à effet de serre associées à la fertilisation des sols agricoles au Canada.

Résumé

ABSTRACT (FR)
© 2017. On applique des boues de pâtes et papiers (BPP) sur les sols agricoles comme engrais organique. Bien qu’il soit reconnu que l’épandage de BPP présente des avantages pour les sols et les cultures, les données sur les émissions de N2O libérées par le sol à cause des BPP sont encore limitées. Nous avons évalué l’effet de remplacer l’engrais azoté minéral par des BPP sur les émissions de N2O du sol après une seule application au moment de la plantation d’un champ de blé (Triticum aestivum L.) sur sol de loam argileux, pendant deux saisons sans neige dans l’Est du Canada. Les traitements de fertilisation représentaient 0, 25, 50, 75 et 100 % des besoins en N de la culture, compte tenu du N fourni par les BPP, le N restant étant fourni sous forme d’azote uréique. Les émissions de CO2 et de CH4 du sol ont également été mesurées et n’ont pas été affectées par l’ajout d’engrais; une légère oxydation du CH4 s’est produite. Les émissions surfaciques de N₂O des sols fertilisés aux BPP (4,4 à 12,1 kg N2O N ha-1) étaient semblables ou supérieures à celles attribuables à l’urée seule (3,4 et 6,2 kg N2O N ha-1). Bien que les rendements des cultures n’aient pas été affectés par le type d’engrais, les émissions de N2O basées sur le rendement, l’efficacité d’absorption de l’azote et le surplus d’azote (N appliqué moins l’absorption d’azote en surface dans la biomasse des cultures) ont indiqué que la disponibilité de l’azote provenant de l’engrais minéral était supérieure à celle provenant des BPP pour les cultures de blé. Cependant, les traitements avec des BPP présentaient des coefficients d’émission de N2O attribuables aux engrais (N appliqué perdu sous forme de N2O N ; 0,8 à 3,1 %) semblables à ceux attribuables à l’urée seule ( 0,3 et 4,5 %). Bien que le remplacement de l’azote uréique par des BPP dans les champs agricoles puisse réduire les émissions de N2O dans des conditions d’humidité modérée du sol, l’épandage de BPP a produit des émissions de N2O plus élevées dans des conditions d’humidité élevée du sol. D’autres recherches sur diverses pratiques agricoles sont nécessaires avant de conclure que l’inclusion des BPP dans le plan de fertilisation pourrait entraîner une réduction mondiale des GES comparativement aux émissions attribuables aux engrais minéraux dans le climat frais de l’Est du Canada.

Date de publication

2017-12-01