Effets d’une hyperprolactinémie soutenue en fin de gestation sur le développement mammaire des jeunes truies
Citation
Caron, A., Palin, M.F., Hovey, R.C., Cohen, J., Laforest, J.P., Farmer, C. (2020). Effects of sustained hyperprolactinemia in late gestation on mammary development of gilts. Domestic Animal Endocrinology, [online] 72 http://dx.doi.org/10.1016/j.domaniend.2019.106408
Résumé en langage clair
L’objectif de ce projet était de déterminer les effets d’une hyperprolactinémie soutenue pendant 7 ou 20 jours sur le développement mammaire des jeunes truies en fin de gestation (jour 90 de la gestation). Les jeunes truies ont reçu des injections intramusculaires de dompéridone, un antagoniste de la dopamine, afin d’augmenter les concentrations de PRL en circulation dans le sang : 1) TÉM (n = 18) pas de dompéridone; 2) T7 (n = 17) dompéridone jusqu’au jour 96 ± 1 de la gestation; 3) T20 (n = 17) dompéridone jusqu’au jour 109 ± 1 de la gestation. Le traitement n’a pas eu d’effet (p > 0,1) sur le poids des tissus mammaires ni sur la prolifération des cellules mammaires. Les concentrations d’ARN (p < 0,05) et de protéines (p < 0,10) ainsi que les concentrations de protéines parenchymateuses totales, d’ARN total et d’ADN total (p < 0,05) étaient plus faibles, ou avaient tendance à l’être, chez les truies T20 que chez les T7 ou les TÉM. Une hyperprolactinémie pendant 20 jours en fin de gestation a augmenté l’abondance de l’ARNm du gène de la protéine bêta-caséine du lait (CSN2) et de la protéine acide du lactosérum (WAP) (p < 0,05) dans la glande mammaire et a diminué l’abondance de l’ARNm de la forme longue du récepteur de la prolactine (PRLR-LF). Ces résultats montrent que l’augmentation des concentrations de PRL pendant 7 ou 20 jours en fin de gestation n’a aucun effet bénéfique sur la composition de la glande mammaire, et qu’une exposition prolongée à la dompéridone (20 jours) réduit l’activité métabolique soit par une expression plus faible de la forme longue du récepteur de la prolactine dans le tissu mammaire, soit, très probablement, par la régression précoce du tissu de la glande mammaire.
Résumé
© 2019. L’objectif de ce projet était de déterminer les effets d’une hyperprolactinémie soutenue pendant 7 ou 20 jours sur le développement mammaire des jeunes truies en fin de gestation. Au jour 90 de la gestation, les jeunes truies ont été assignées à l’un des 3 groupes pour recevoir des injections intramusculaires (IM) de (1) huile de canola (TÉM, n = 18) jusqu’au jour 109 ± 1 de la gestation; (2) un antagoniste des récepteurs de la dopamine, la dompéridone (0,5 mg/kg de poids corporel [p.c.]) jusqu’au jour 96 ± 1 de la gestation (T7, n = 17); ou (3) dompéridone (0,5 mg/kg p.c.) jusqu’au jour 109 ± 1 de la gestation (T20, n = 17). Les jeunes truies traitées à la dompéridone ont également reçu 100 mg de dompéridone par voie orale deux fois par jour du 90e au 93e jour de gestation. Des échantillons de sang ont été prélevés aux jours 89, 97, 104 et 110 pour le dosage de la prolactine (PRL), du facteur de croissance 1 analogue à l’insuline (IGF1), du lactose, de l’urée et du glucose. Les glandes mammaires ont été prélevées à la nécropsie, au jour 110, aux fins des analyses de composition et de prolifération cellulaire. L’abondance de l’ARNm de certains gènes a également été mesurée dans la glande mammaire et l’hypophyse. Au jour 97 de gestation, les concentrations de PRL étaient 3 fois plus élevées pour T20 et T7 que pour les truies témoins et elles étaient également plus élevées pour T20 que pour T7 et les truies témoins aux jours 104 et 110 (p < 0,001). Les concentrations d’IGF1 chez les truies T20 et T7 étaient élevées par rapport aux témoins aux jours 97 et 104 et étaient plus élevées chez les truies T20 que chez celles des groupes T7 et TÉM au jour 110 (p < 0,05). Le traitement n’a eu aucun effet (p > 0,1) sur le poids du tissu parenchymateux ou extraparenchymateux ni sur la prolifération épithéliale telle que mesurée par immunohistochimie pour la protéine Ki-67. Les traitements n’ont pas modifié les concentrations de matière sèche (MS), de graisse ou d’ADN (p > 0,1) dans le parenchyme. Les concentrations d’ARN (p < 0,05) et de protéines (p < 0,10) ainsi que de protéines parenchymateuses totales, d’ARN total et d’ADN total (p < 0,05) étaient plus faibles, ou avaient tendance à l’être, chez les truies T20 que chez celles des groupes T7 et TÉM. L’hyperprolactinémie pendant 20 jours en fin de gestation a augmenté l’abondance de l’ARNm du gène de la protéine bêta-caséine du lait (CSN2) et de la protéine acide du lactosérum (WAP, whey acid protein) (p < 0,05) dans le parenchyme mammaire et elle a diminué l’abondance de l’ARNm de la forme longue du récepteur de la prolactine (PRLR-LF). L’augmentation des concentrations de PRL pendant 7 ou 20 jours en fin de gestation n’a eu aucun effet bénéfique sur la composition de la glande mammaire, et l’exposition prolongée à la dompéridone (20 jours) a réduit l’activité métabolique soit par une expression plus faible de la forme longue du récepteur PRL dans le parenchyme mammaire, soit, très probablement, par l’involution précoce du tissu parenchymateux. En conclusion, les résultats ne soutiennent pas l’hypothèse selon laquelle une hyperprolactinémie soutenue en fin de gestation pourrait favoriser le développement mammaire des jeunes truies.