Effets distincts des protéines issues du lait et des protéines laitières fermentées sur le microbiote intestinal et les marqueurs cardiométaboliques chez des souris présentant une obésité induite par l’alimentation

Citation

Perazza, L.R., Daniel, N., Dubois, M.-J., Pilon, G., Varin, T.V., Blais, M., Martinez Gonzales, J.L., Bouchard, M., Asselin, C., Lessard, M., Pouliot, Y., Roy, D., Marette, A. (2020). Distinct Effects of Milk-Derived and Fermented Dairy Protein on Gut Microbiota and Cardiometabolic Markers in Diet-Induced Obese Mice, 150(10), 2673-2686. http://dx.doi.org/10.1093/jn/nxaa217

Résumé en langage clair

Dans le cadre du présent projet, nous avons étudié le rôle bénéfique des produits laitiers fermentés sur les marqueurs cardiométaboliques associés à l’obésité à l’aide de deux modèles souris d’obésité. En bref, les souris ont reçu une alimentation riche en matières grasses/sucrose contenant 100 % de protéines non laitières (PNL), des protéines laitières (PL) remplaçant 50 % de l’énergie associée aux PNL, des protéines associées à du lait fermenté par Lactobacillus helveticus (PLF) ou des protéines associées à du yogourt à la grecque (PY). Les résultats ont montré que la consommation de PLF et de PY modulait la composition du microbiote intestinal : les PY ont modulé l’expression des gènes associés à l’immunité et à l’intégrité des tissus intestinaux et ont amélioré la sensibilité à l’insuline de 65 %, tandis que les PLF ont atténué l’inflammation du foie. Par ailleurs, tant les PLF que les PY ont réduit la concentration des molécules d’adhérence dans la circulation sanguine. Ainsi, les produits à base de protéines laitières fermentées ont entraîné une diminution des facteurs de risque cardiométabolique chez les souris présentant une obésité induite par le régime alimentaire, possiblement grâce à une modulation du microbiote intestinal.

Résumé

© Les auteurs, au nom de l’American Society for Nutrition, 2020. CONTEXTE : De récentes méta-analyses laissent entendre que la consommation de produits laitiers fermentés réduit le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires (MCV). Toutefois, les mécanismes sous-jacents n’ont toujours pas été élucidés. OBJECTIF : Nous avons cherché à déterminer si les produits à base de protéines laitières modulaient le microbiote intestinal et les caractéristiques cardiométaboliques dans des modèles souris de MCV et d’obésité induite par l’alimentation. MÉTHODOLOGIE : Des souris mâles C57BL/6J de type sauvage et LDLr-/ApoB100/100 (LRKO) âgées de huit semaines ont été nourries pendant 12 et 24 semaines, respectivement, avec un régime riche en matières grasses/sucrose [66 % kcal de lipides, 22 % kcal de glucides (sucrose à 100 %), 12 % kcal de protéines]. Les sources de protéines utilisées dans les quatre régimes étaient les suivantes : 100 % de protéines non laitières (PNL); protéines laitières (PL) pour remplacer 50 % de l’énergie associée aux PNL; protéines associées à du lait fermenté par Lactobacillus helveticus (PLF); et protéines associées à du yogourt à la grecque (PY). Nous avons effectué le séquençage d’amplicons du gène codant l’ARNr 16S dans des échantillons de matières fécales, des analyses de l’expression génique intestinale et des tests de tolérance au glucose. Nous avons également mesuré l’inflammation du foie et les concentrations de molécules d’adhérence dans la circulation sanguine au moyen d’essais multiplex. RÉSULTATS : Les souris de type sauvage présentaient une augmentation du poids corporel de 74 % après 12 semaines, tandis que les souris LRKO présentaient une augmentation du poids corporel de 101,5 % après 24 semaines. Comparativement à la consommation de PNL et à la consommation de PL, la consommation de PLF et la consommation de PY ont provoqué une modulation similaire de la composition du microbiote intestinal, selon un schéma en grappes, et ont provoqué une régulation à la hausse des bactéries du genre Streptococcus chez les animaux des deux génotypes. Chez les souris de type sauvage, la consommation de PY plutôt que de PNL a entraîné une augmentation de l’expression des gènes associés à l’immunité et à l’intégrité du jéjunum (Reg3b, 7,3 fois, P = 0,049) et de l’iléon (Ocln, 1,7 fois, P = 0,047; Il1 β, 1,7 fois, P = 0,038; Nos2, 3,8 fois, P = 0,018). Chez les souris LRKO, la consommation de PY plutôt que de PL a amélioré la sensibilité à l’insuline de 65 % (P = 0,039). Chez les souris LRKO, la consommation de PLF plutôt que de PNL a entraîné une atténuation de l’inflammation hépatique (protéine chimioattractive des monocytes de type 1, 2,1 fois, P < 0,0001; IL1 β, 5,7 fois, P = 0,0003; INF γ, 1,7 fois, P = 0,002), tandis que la consommation de PLF [molécule d’adhérence des cellules vasculaires 1 (VCAM1), 1,3 fois, P = 0,0003] et de PY (VCAM1, 1,04 fois, P = 0,013; molécule d’adhérence intracellulaire 1, 1,4 fois, P = 0,028) a entraîné une diminution de la concentration des molécules d’adhésion dans la circulation sanguine. CONCLUSION : Les deux produits à base de protéines laitières fermentées ont entraîné une diminution des facteurs de risque cardiométabolique chez les souris présentant une obésité induite par le régime alimentaire, possiblement grâce à une modulation du microbiote intestinal.

Date de publication

2020-10-12