Effets de l’augmentation de la fermentescibilité du régime alimentaire sur la prise alimentaire, la digestion, la fermentation ruminale, les métabolites sanguins et la production de lait chez les vaches laitières soumises à un stress thermique

Citation

Nasrollahi, S.M., Zali, A., Ghorbani, G.R., Khani, M., Maktabi, H., Beauchemin, K.A. (2019). Effects of increasing diet fermentability on intake, digestion, rumen fermentation, blood metabolites and milk production of heat-stressed dairy cows. Animal, [online] 13(11), 2527-2535. http://dx.doi.org/10.1017/S1751731119001113

Résumé en langage clair

Dans les climats chauds, le stress thermique est un problème majeur pour les vaches laitières. C’est pourquoi des stratégies d’adaptation sont essentielles. Dans cette étude, nous avons examiné les effets de l’augmentation de la fermentescibilité du régime alimentaire (digestibilité dans le rumen) sur les paramètres nutritionnels chez la vache laitière. Dans l’ensemble, une modeste augmentation de la fermentescibilité du régime alimentaire a amélioré le métabolisme de l’azote, la production de protéines laitières et le stress oxydatif chez les vaches laitières soumises à un stress thermique, mais une augmentation plus importante de la fermentescibilité a diminué le rendement laitier. Ces renseignements sont importants pour comprendre comment nourrir des vaches soumises à un stress thermique, un état qui risque d’augmenter au Canada en raison du changement climatique.

Résumé

©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2019. Dans les climats chauds, le stress thermique est un problème majeur pour les vaches laitières. C’est pourquoi des stratégies d’adaptation sont essentielles. Dans cette étude, nous avons examiné les effets de l’augmentation de la fermentescibilité du régime alimentaire sur la prise alimentaire, la digestibilité dans l’ensemble du tube digestif, le pH ruminal et le profil des acides gras volatils (AGV) dans le rumen, le profil des métabolites sanguins ainsi que la production et la composition du lait chez des vaches laitières en lactation dans des conditions de stress thermique ambiant. Neuf vaches multipares (650 ± 56 kg p.c.; moyenne ± écart type) ayant une moyenne de 102 ± 13 jours de lactation et produisant en moyenne 54 ± 6 kg/jour ont été réparties au hasard selon un carré latin 3 × 3 en trois exemplaires. Au cours de chaque période de 21 jours, les vaches ont reçu une des trois rations totales mélangées dont la fermentescibilité variait. Pour obtenir les trois niveaux de fermentescibilité alimentaire, nous avons augmenté la proportion de granulés contenant du blé et de l’orge moulus dans la MS de 11,7 % (faible), à 23,3 % (modérée) et à 35,0 % (élevée) par rapport à la quantité de grain de maïs moulu. Chaque période comportait 14 jours d’adaptation et 7 jours d’échantillonnage. L’indice de température et d’humidité ambiantes (≥ 72) montre que les vaches étaient en stress thermique pendant presque toute la durée de l’étude. De plus, la température rectale des vaches était élevée (39,2 °C), autre indication de stress thermique. L’augmentation de la fermentescibilité du régime alimentaire a entraîné une diminution linéaire de l’ingestion de matière sèche (22,8; 22,5; 21,8 kg/jour pour les valeurs faible, modérée et élevée, respectivement; p ≤ 0,05) et une augmentation de la digestibilité des glucides non fibreux (p ≤ 0,05). L’augmentation de la fermentescibilité a aussi eu tendance à augmenter la digestibilité de la MS (p = 0,10) et des protéines brutes (p = 0,06). Par conséquent, l’ingestion de MS digestible n’a pas varié avec les traitements. La production de lait normalisé à 3,5 % de matières grasses (32,6; 33,7 et 31,5 kg/jour) a varié de façon quadratique (p ≤ 0,05) avec la fermentescibilité de la ration : la production de lait étant plus faible avec la ration la plus fermentescible, alors qu’elle était semblable avec les deux autres rations. Le pH du rumen (ruminocentèse) de même que les proportions de butyrate et d’isovalérate ont diminué de manière linéaire, tandis que la proportion de propionate a augmenté de manière linéaire avec l’augmentation de la fermentescibilité de la ration (p ≤ 0,05). La concentration de NH3-N dans le rumen (11,0; 9,0 et 8,7 mg/dL) et la concentration d’urée dans le sang ont diminué de façon linéaire avec l’augmentation de la fermentescibilité (p ≤ 0,05). L’activité de la phosphatase alcaline a augmenté (65,1; 83,2 et 84,9 U/l) et la concentration de malondialdéhyde a diminué (2,39; 1,90 et 1,87 μmol/l) de façon linéaire avec l’augmentation de la fermentescibilité (p ≤ 0,05), ce qui indique une atténuation possible des effets du stress oxydatif avec l’augmentation de la fermentescibilité du régime alimentaire. Dans l’ensemble, une augmentation modeste de la fermentescibilité a amélioré le métabolisme de l’azote, la production de protéines laitières et le stress oxydatif chez les vaches laitières soumises à un stress thermique, mais une augmentation plus importante de la fermentescibilité a diminué le rendement laitier.

Date de publication

2019-11-01

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