Effets de la supplémentation en huile de maïs et en paille de riz prétraitée à l’urée et aux nitrates sur la digestibilité des fibres, le bilan azoté, la fermentation ruminale, le microbiote et les émissions de méthane chez les chèvres

Citation

Zhang, X., Medrano, R.F., Wang, M., Beauchemin, K.A., Ma, Z., Wang, R., Wen, J., Bernard, L.A., Tan, Z. (2019). Effects of urea plus nitrate pretreated rice straw and corn oil supplementation on fiber digestibility, nitrogen balance, rumen fermentation, microbiota and methane emissions in goats. Journal of Animal Science and Biotechnology, [online] 10(1), http://dx.doi.org/10.1186/s40104-019-0312-2

Résumé en langage clair

L’étude présentée ici est une collaboration avec des chercheurs chinois. La paille de riz est un résidu de culture abondant dans les régions productrices de riz, comme la Chine et l’Asie du Sud-Est. Cependant, la paille de riz a une faible valeur nutritive, ce qui en limite l’utilisation efficace dans l’alimentation des ruminants, en raison de sa teneur élevée en polysaccharides structurels indigestibles et de sa faible teneur en protéines brutes. Le méthane entérique des ruminants est une source importante de gaz à effet de serre et représente une perte de 2 à 14 % de l’énergie alimentaire. Donner de la paille aux ruminants entraîne des émissions de méthane plus importantes par unité d’aliment digéré que le fourrage de haute qualité, car la paille passe plus lentement dans le rumen (y reste plus longtemps). Avant de promouvoir l’utilisation de la paille de riz dans l’alimentation des ruminants, il faut des stratégies pour en améliorer la digestibilité et diminuer les émissions de méthane. L’étude a examiné l’utilisation de l’urée pour prétraiter la paille de riz afin d’améliorer sa qualité nutritionnelle en détruisant la structure des fibres et en augmentant la teneur en azote non protéique. Nous avons combiné l’urée et les nitrates, car ces derniers ont été identifiés comme des substances pouvant réduire les émissions de méthane. Nous avons aussi utilisé de l’huile parce que celle-ci représente une autre solution pour diminuer les émissions de méthane chez les ruminants. Nous avons conclu qu’un supplément alimentaire constitué d’une combinaison d’huile de maïs et de paille de riz prétraitée avec de l’urée et des nitrates peut améliorer la digestibilité des fibres et réduire les émissions de méthane entérique sans avoir d’incidence négative sur la rétention de l’azote chez les animaux. Cette stratégie a amélioré l’utilisation de la paille de riz chez les chèvres.

Résumé

©Les auteurs, 2019. Contexte : Le prétraitement à l’urée est une stratégie efficace pour améliorer la digestibilité chez les ruminants des fibres de fourrages grossiers de faible qualité. Les nitrates et l’huile sont généralement utilisés pour inhiber les émissions de méthane entérique (CH4) des ruminants. L’objectif de cette étude était d’examiner les effets combinés de l’ajout d’huile de maïs et de paille de riz prétraitée à l’urée et aux nitrates dans le régime alimentaire sur la digestibilité des éléments nutritifs, le bilan azoté, les émissions de CH4, les caractéristiques de la fermentation ruminale et le microbiote chez la chèvre. Neuf chèvres femelles ont été utilisées dans un dispositif en carré latin triple 3 × 3 (périodes de 27 jours). Les traitements étaient les suivants : témoin (paille de riz non traitée, sans ajout d’huile de maïs); paille de riz prétraitée à l’urée et aux nitrates (34 et 4,7 g/kg de paille de riz sur une base de matière sèche [MS], respectivement, UN), et ration UN supplémentée d’huile de maïs (15 g/kg de soja et 15 g/kg de maïs ont été remplacés par 30 g/kg d’huile de maïs, sur une base de MS, UNHM). Résultats : Comparativement au témoin, l’UN a augmenté la digestibilité des fibres non solubles dans un détergent neutre (NDF) (p < 0,001) et le nombre de copies de gènes de protozoaires (p < 0,001) et de R. albus (p < 0,05) dans le rumen, mais a diminué la rétention de l’azote ( 21,2 %, p < 0,001), la concentration d’hydrogène dissous ( 22,8 %, p < 0,001), la proportion molaire de butyrate ( 18,2 %, p < 0,05), le rapport (acétate + butyrate) sur propionate (p < 0,05) et les émissions de CH4 entérique ( 10,2 %, p < 0,05). Comparativement au traitement UN, l’UNHM a augmenté la rétention de l’azote (+34,9 %, p < 0,001) et diminué les copies de gènes de protozoaires (p < 0,001) et de méthanogènes (p < 0,001). Comparativement au témoin, l’UNHM a augmenté la digestibilité des NDF (+8,3 %, p < 0,001) et réduit la concentration de CH4 dissous dans le rumen ( 24,4 %, p < 0,001) et les émissions de CH4 entérique ( 12,6 %, p < 0,05). Conclusions : Une combinaison d’huile de maïs et de paille de riz prétraitée avec de l’urée et des nitrates a permis d’améliorer la digestibilité des fibres et de réduire les émissions de CH4 entérique sans effets négatifs sur la rétention de l’azote. Cette stratégie a permis d’améliorer l’utilisation de la paille de riz par les chèvres.

Date de publication

2019-01-23

Profils d'auteurs