Effets de la réduction de la production de lait au moyen d’un inhibiteur de la libération de prolactine ou d’un glucocorticoïde sur le métabolisme et les fonctions immunitaires chez des vaches subissant un stress nutritionnel aigu

Citation

Ollier, S., Beaudoin, F., Vanacker, N., Lacasse, P. (2016). Effect of reducing milk production using a prolactin-release inhibitor or a glucocorticoid on metabolism and immune functions in cows subjected to acute nutritional stress. Journal of Dairy Science (JDS), [online] 99(12), 9949-9961. http://dx.doi.org/10.3168/jds.2016-11711

Résumé en langage clair

Comme le système immunitaire des vaches en grave déficit énergétique est affaibli, elles courent un risque élevé de contracter une infection. La réduction de leur production de lait pourrait améliorer leur bilan énergétique. Les auteurs de l’étude ont comparé les effets d’un inhibiteur de la libération de prolactine ou de dexaméthasone pour réduire la production de lait sur le métabolisme et les fonctions immunitaires de vaches soumises à un stress nutritionnel aigu. Les résultats montrent que les deux traitements ont réduit la production de lait et amélioré le profil métabolique de ces vaches. Toutefois, seule la stratégie d’inhibition de la prolactine n’a pas perturbé les fonctions immunitaires des vaches.

Résumé

© American Dairy Science Association, 2016. Lorsque les vaches sont incapables de se nourrir suffisamment pour soutenir leur production de lait, leur bilan énergétique devient souvent très négatif. Cette situation affaiblit leur système immunitaire et accroît leur vulnérabilité aux maladies infectieuses. La réduction de la production de lait des vaches subissant un stress nutritionnel aigu diminue leur déficit énergétique. Cette étude visait à comparer les effets de la quinagolide (un inhibiteur de la libération de prolactine) ou de la dexaméthasone utilisées pour réduire la production de lait sur le métabolisme et la fonction immunitaire de vaches dont l’alimentation est restreinte. Nous avons soumis 23 vaches en début ou en milieu de lactation à un stress nutritionnel aigu en les nourrissant pendant 5 jours à 55,9 % de leur ration précédente de matière sèche. Après un jour de restriction alimentaire et pendant 4 jours par la suite (jours 2 à 5), les vaches ont reçu deux injections intramusculaires par jour : injections d’eau pour le groupe témoin (n = 8), injections de 2 mg de quinagolide pour le groupe QN (n = 7) et injection de 20 mg de dexaméthasone suivie d’une injection d'eau pour le groupe DEX (n = 8). La restriction alimentaire a réduit la production de lait, mais la baisse a été plus forte chez les vaches QN et DEX que chez les vaches témoins aux jours 2 et 3. Comme prévu, la restriction alimentaire a réduit le bilan énergétique, mais la réduction a été plus faible chez les vaches QN que chez les vaches témoins. La restriction alimentaire a réduit la concentration plasmatique de glucose et augmenté les concentrations plasmatiques d’acides gras non estérifiés (AGNE) et de β hydroxybutyrate (BHB). Les vaches QN avaient une concentration de glucose plus élevée et une concentration de BHB plus faible que les vaches témoins. La concentration d’AGNE était également plus faible chez les vaches QN que chez les vaches témoins au jour 2. Les injections de dexaméthasone ont provoqué une hyperglycémie transitoire accompagnée d’une réduction de la concentration de lactose dans le lait; elles ont également réduit la concentration de BHB et, dans un premier temps, la concentration d’AGNE qui a augmenté par la suite. La restriction alimentaire et les injections de quinagolide n’ont pas modifié la concentration sanguine et l’activité des leucocytes polymorphonucléaires (LPMN), tandis que la dexaméthasone a augmenté la concentration sanguine de ces leucocytes, mais a diminué la proportion d’entre eux qui sont capables de provoquer une explosion oxydative. L’incubation de cellules mononucléées du sang périphérique dans le sérum prélevé au jour 2 a réduit leur capacité de proliférer en réaction à un mitogène, et les injections de quinagolide ou de dexaméthasone n’ont pas atténué cet effet. Notre expérience montre que l'inhibition de la libération de prolactine pourrait être une alternative à la dexaméthasone pour réduire la production laitière et le déficit énergétique chez les vaches soumises à un stress nutritionnel aigu, sans perturber la fonction immunitaire. Notre expérience montre qu’un inhibiteur de la libération de prolactine pourrait remplacer la dexaméthasone pour réduire la production de lait et le déficit énergétique des vaches subissant un stress nutritionnel aigu, et ce sans perturber la fonction immunitaire.

Date de publication

2016-12-01

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