Effets de la pulvérisation d’acide peracétique (APA) et de la température de conservation sur le microbiote et les propriétés sensorielles des coupes secondaires de viande emballée sous vide

Citation

Yang, X., Wang, H., Hrycauk, S., Klassen, M.D. (2021). Effects of Peroxyacetic Acid Spray and Storage Temperature on the Microbiota and Sensory Properties of Vacuum-Packed Subprimal Cuts of Meat. Applied and Environmental Microbiology, [online] 87(11), 1-16. http://dx.doi.org/10.1128/AEM.03143-20

Résumé en langage clair

Nous avons étudié les effets de la pulvérisation d’acide peracétique sur le microbiote et la durée de conservation de la viande de bœuf commerciale emballée sous vide et stockée à des températures de réfrigération. Des coupes de faux filet ont été prélevées dans une usine locale de transformation du bœuf le jour de leur production pour deux journées consécutives, et un ensemble d’échantillons a été collecté au début du travail avec les buses du pulvérisateur d’APA fermées (contrôle) puis au cours de la production régulière alors que les buses du pulvérisateur d’APA (APA) étaient ouvertes, chaque jour. Les paquets de viande ont été stockés à des températures de 4, de 2 et de −1 °C et échantillonnés à des intervalles adéquats pour la réalisation d’évaluations sensorielles, de dénombrements microbiens et de profilages microbiens par séquençage des amplicons des gènes qui codent pour l’ARNr 16S. Le traitement à l’APA n’a pas eu d’incidences sur le pH initial de la viande ni sur le nombre initial des microorganismes indicateurs avant le stockage; cependant, il a retardé le début de la détérioration de la viande de 7, 21, et 54 jours à des températures respectives de 4, 2 et −1 °C. Les bactéries lactiques se sont développées plus rapidement et les entérobactériacées se sont développées plus lentement sur la viande traitée à l’APA que sur la viande non traitée. Pendant le stockage, les solutions d’APA appliquées à de faibles concentrations dans les établissements commerciaux ont modulé positivement le microbiote de la viande. Ces résultats font non seulement avancer notre compréhension de l’écologie microbienne de la viande emballée sous vide et stockée à des températures de réfrigération, mais suggèrent également que des concentrations bactériostatiques d’interventions antimicrobiennes pourraient être explorées pour prolonger la durée de conservation.

Résumé

Nous avons étudié l’effet de la pulvérisation d’acide peroxyacétique (APA, 200 ppm) sur le microbiote et la durée de conservation du bœuf commercial emballé sous vide et entreposé à des températures de réfrigération. Des morceaux de faux-filet (n = 147) ont été prélevés dans un établissement local de transformation de viande bovine le jour de la production pendant deux jours consécutifs, avec une série prélevée au début du travail, lorsque les buses de pulvérisation d’APA étaient éteintes (témoin) et pendant la production de routine avec les buses de pulvérisation d’APA en fonction. Les emballages ont été entreposés à 4, 2 et -1 °C pendant 34, 104 et 180 jours et échantillonnés à intervalles appropriés pour une évaluation organoleptique, une énumération microbienne et un profilage microbien par analyse des amplicons du gène de l’ARNr 16S. Le traitement à l’APA n’a pas influé sur le pH initial de la viande, les nombres initiaux d’aérobies totaux, de bactéries lactiques ou d’Enterobacteriaceae (P > 0,05) avant l’entreposage. Le traitement a toutefois retardé le début de l’altération de 7, 21 et 54 jours à 4, 2 et -1 °C, respectivement. Les modèles à racine carrée de la variation du taux de croissance en fonction de la température ont montré que les bactéries lactiques se sont multipliées plus rapidement et les Enterobacteriaceae, plus lentement sur la viande traitée à l’APA que sur la viande non traitée. Des associations négatives entre le pH et la détérioration de la viande pendant l’entreposage ont été observées pour la viande traitée à l’APA. Pendant l’entreposage, les microbiotes étaient principalement dominés par Carnobacterium et Lactobacillus/Lactococcus sur la viande témoin, et par Leuconostoc sur la viande traitée à l’APA. La taille de l’effet de l’analyse discriminante linéaire (LEfSe) a permis d’identifier Serratia, Yersinia et Clostridium comme biomarqueurs pour la viande témoin. Clostridium a été trouvé en grande abondance dans les échantillons qui avaient les scores de détérioration les plus élevés.
IMPORTANCE. Les résultats de cette étude montrent que les solutions d’APA appliquées à de faibles concentrations dans les conditions commerciales modulent positivement le microbiote de la viande. Ces solutions n’ont pas eu d’effets bactéricides sur les coupes secondaires de bœuf à très faible charge microbienne. Cependant, elles ont eu un effet différentiel sur les membres du microbiote, ce qui a permis de retarder l’altération des coupes secondaires de bœuf emballées sous vide et conservées aux trois températures (4, 2 et -1 °C). Cet effet différentiel pourrait être dû à un ou à une combinaison des facteurs suivants : croissance favorisée des bactéries lactiques, qui peuvent à leur tour exercer une exclusion compétitive qui pourrait être due à la production de composés antimicrobiens comme des acides organiques ou des bactériocines; effets antimicrobiens synergiques avec les basses températures contre des membres des Enterobacteriaceae; et effets inhibiteurs directs ou indirects contre des membres du genre Clostridium. Ces résultats permettent non seulement de mieux comprendre l’écologie microbienne de la viande emballée sous vide entreposée à des températures de réfrigération, mais ils semblent également indiquer que des concentrations bactériostatiques d’antimicrobiens pourraient prolonger la durée de conservation de la viande.

Date de publication

2021-06-01

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